
Paris, le vendredi 11 octobre 2019 - Quelques jours après la
présentation du PLFSS 2020 (Projet de loi de financement de la
sécurité sociale) qui prévoit une hausse de l’enveloppe budgétaire
pour l’hôpital public limitée à 2,1 % alors que l’augmentation
naturelle des charges en soins est supérieure à 4 %, quelque 400
salariés de l’hôpital public, de l’interne au chef de clinique et
de l’infirmier au chef de service ont assisté hier à la faculté de
médecine de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, à la première assemblée
générale du Collectif Inter-Hôpitaux (CIH), une structure née dans
le sillage du collectif Inter-Urgences qui représente les 260
services d’urgence en grève à travers le pays.
Dernière chance de sauver l’hôpital public
Ce rassemblement inédit entend, selon la formule consacrée,
faire converger les luttes qui agitent l’hôpital public afin
d’obtenir un « plan d’urgence » avec « un financement
à la hauteur des besoins de santé de la population ». «
Nous sommes à la croisée des chemins, c’est la dernière chance
de sauver l’hôpital public auquel nous croyons tous et qui étouffe,
asphyxié par la contrainte budgétaire » assène Antoine
Pelissolo, chef du service de psychiatrie de l’hôpital
Henri-Mondor, à Créteil (Val-de-Marne).
Dans une motion adoptée à l’unanimité, les participants ont
demandé une « augmentation immédiate de 300 euros nets
mensuels de tous les salaires », « l’arrêt des fermetures
de lits d’hospitalisation » et l’abandon de la tarification à
l’activité qu’ils entendent remplacer par le principe du «
juste soin pour le malade au moindre coût et non la recherche
du tarif rentable pour l’établissement ».
L’assemblée a également relayé l’appel de plusieurs centrales
syndicales dont FO et la CGT à une journée d’action le 14
novembre.
Un appel à la « grève du codage » des actes a
également été lancé. En arrêtant de transmettre les informations
permettant à l’hôpital de facturer à l’Assurance-maladie les actes
réalisés, les médecins grévistes pourraient théoriquement entraîner
une perte de recettes pour leur établissement, une initiative déjà
appliquée depuis quelques jours à l’hôpital Robert
Debré.
Fini de jouer
« C’est un geste politique, ça veut dire : on ne joue
plus » a lancé André Grimaldi, diabétologue à la
Pitié-Salpêtrière, qui dit vouloir combattre « l’hôpital
entreprise ».
L’avant-veille, Martin Hirsch, le directeur général du groupe
hospitalier, avait annoncé en CME que près de 900 lits sur un total
de 20 000 étaient actuellement fermés en raison de « difficultés
de recrutement et de fidélisation ».
F.H.