
Deux fois moins de cigarettes vendues
Une hausse du prix insuffisante ?
Quentin Haroche
Quentin Haroche
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On constate en effet une corrélation entre baisse de consommation et hausse des prix.
Mais on n'a absolument aucune preuve d'un lien de causalité.
Du point de vue de la psychologie sociale, on peut surtout penser que le changement de statut du tabac dans notre société, qui s'accompagne d'une baisse de consommation, permet aux autorités publiques de gonfler les taxes sans que quiconque se rebelle.
Or la taxe sur le tabac est un impôt qui pèse sur les plus démunis, et ceux qui ne sont pas en mesure de lutter contre leur dépendance.
Les ménages les plus pauvres voient ainsi leur budget amputé au détriment de l'alimentation, de la culture, des loisirs, ce qui affecte leurs enfants.
Cela oriente aussi leur choix vers les produits moins chers et plus toxique (cigarettes roulées) et cela fait le lit de la contrebande.
Le vapotage est sûrement aujourd'hui le meilleur facteur de la baisse du tabagisme.
Je me souviens à partir de 2012 des levers de boucliers des mêmes tabacologues bien-pensants contre la cigarette électronique lors des discussions que nous avions sur ce sujet. Il aura fallu du temps pour qu'ils se rendent à la raison.
Collègues tabacologues, arrêtez de dire n'importe quoi au nom d'un hygiénisme bien pensant et voyez plus loin que le bout de votre nez. Le tabac, c'est horriblement compliqué. Bien plus compliqué que ce que vous voudriez faire penser.
La hausse extravagante des prix n'est rien d'autre qu'une prohibition qui ne veut pas dire son nom. Et les prohibitions, on sait où cela peut mener.
Dr Jean-Paul Huisman (plus de trente ans d'expérience en tabacologie)