
Ces dernières années, des inquiétudes sont toutefois apparues concernant le lien entre certains sports de contact, y compris le football américain et le football et la survenue de certaines maladies neurodégénératives. Le football étant pratiqué par plus de 250 millions de personnes à travers le monde, il n’est donc pas incongru de s’intéresser à ses effets néfastes potentiels.
Une étude récente a été menée chez 7 676 anciens joueurs de football de haut niveau. Les causes de décès et l’utilisation de médicaments contre la démence, sur une durée moyenne de 18 ans, ont été comparés chez ces joueurs à celles de sujets-témoins issus de la population générale.
Les données confirment les effets bénéfiques du sport de haut niveau sur la mortalité toutes causes, jusqu’à l’âge de 70 ans. Attestant des bienfaits de l’activité sportive, la mortalité liée à une cardiopathie ischémique est plus faible chez les sportifs que chez les sujets témoins (Hazard Ratio HR 0,80 ; intervalle de confiance à 95 % IC 0,66 à 0,97). C’est le cas aussi pour la mortalité par cancer pulmonaire (HR 0,53 ; IC 0,40 à 0,70).
Mortalité par Alzheimer plus élevée chez les anciens joueurs de foot professionnels
En revanche, la mortalité par maladie neuro-dégénérative est de 1,7 % chez les joueurs de football et de 0,5 % dans la population témoin. Parmi les joueurs de foot, la mortalité liée à une maladie neurodégénérative, qu’elle soit notée comme cause première du décès ou qu’elle y ait contribué, varie selon le type de maladie neurodégénérative. Elle est supérieure pour la maladie d’Alzheimer, et inférieure pour la maladie de Parkinson. Les traitements en rapport avec une démence sont aussi prescrits plus souvent chez les joueurs de football (HR 4,90 ; IC 3,81 à 6,31).Les liens entre le football et les maladies dégénératives diffèrent-ils selon le poste occupé sur le terrain ? Il semble que non pour la mortalité, qui ne varie pas significativement entre les gardiens de but et les autres joueurs. En revanche, la prescription de médicaments en lien avec la démence est moins fréquente pour les gardiens de but (HR 0,41 ; IC 0,19 à 0,89).
Peut-être un lien avec les « têtes »
Dr Roseline Péluchon