
Des risques inconsidérés
Irresponsable ?
Xavier Bataille
Xavier Bataille
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Une incidence de 227/100 000 n'est pas inattendue dans une population d'ascendance noire ; elle est même nettement plus faible que chez les hommes noirs américains : "What is clear, however, is that prostate cancer disproportionally affects black men. In 2016 alone, 1 in 6 black men were diagnosed with prostate cancer, and 1 in 23 died from their disease. Black men are more likely to be diagnosed with prostate cancer at a younger age" (Wallner LP, Jacobsen SJ -Prostate cancer in black men: Is it time for personalized screening approaches? Cancer. 2017 Jun 15;123(12):2203-2205) ; 1 sur 6 aux USA, soit 16,67% soit 1667 cas pour 100 000 ! La mission de l'assemblée s'est-elle ingtéressée à ce biais de recrutement ?
Dr Yves Sébastien Cordoliani
On l’a vu avec l’amiante : l’Etat, honteux d’avoir mis plus de 20 ans à réagir, a distribué larga manu des indemnisations et avantages disproportionnés, si on les compare aux indemnisations des mineurs silicotiques par exemple.
J’aime les bananes, je crains d’avoir un problème de prostate (comme la moitié des hommes de mon âge), est-ce que je vais pouvoir faire valoir mon « préjudice d’anxiété » ?
Dr Jean-Marie Malby
La position prudente prise par Macron sur le chlordécone dans ce cancer de la prostate lui est inspirée par des conseillers scientifiques. En effet les études épidémiologiques ne suffisent pas à établir un lien de cause à effet.
Reste encore à mettre en place des études expérimentales et des démonstrations incontestables sur animaux. En attendant des preuves expérimentales et une explication de l’action du chlordécone sur les cellules prostatiques uniquement après 45 ans voyons quelques questions.
Première question : si la chlordécone peut être mise en cause dans le surplus statistique de cancers prostatiques, dont les causes sont d'ailleurs multiples et surtout hormonales, avec l'accusation portée sur la testostérone comment se fait-il que les cancers prostatiques humains, très rares avant 45 ans, ne se manifestent pas du tout chez les jeunes hommes entre 15 à 45 ans. Ces hommes jeunes sont, pourtant, tout aussi exposés à ce toxique que les adultes ?
Seconde question : que se passe-t-il chez les animaux âgés vivant librement aux Antilles, possédant une prostate assez semblable à celle de l'homme (les chiens par exemple) ? Ils ont des fonctionnements hormonaux identiques à ceux des hommes impliquant la testostérone en milieu extracellulaire, la DHT et l’estradiol en milieu intracellulaire. Pourquoi ne sont-ils pas du tout (ou si peu) touchés par cette affection?
Troisième question : on ne sait pas encore si ces mammifères, pourtant exposés à cette substance supposée cancérogène reconnu, présentent un surcroît de cancers prostatiques ?
Certes il semble bien établi que les animaux (mais curieusement pas les hommes pour leurs autres cancers) vivant aux Antilles subissent un effet cancérogène général du chlordécone. Mais sur la prostate des animaux, y a-t-il eu de nombreuses autopsies significatives de chiens, de chats, de rats, aux Antilles ? Pas à ma connaissance !
Dr Jean Doremieux