Mobilisation du 17 décembre : les soignants veulent faire entendre leur voix !

Paris, le lundi 16 décembre 2019 - Nous l’évoquons dans un article publié aujourd’hui, la grève dans les transports perturbe fortement l'organisation des établissements hospitaliers. Elle affecte également la mobilisation sociale des hôpitaux. Beaucoup redoutent en effet que leurs revendications propres, qui parvenaient déjà difficilement à être entendues par les pouvoirs publics, soient reléguées au second plan par rapport au conflit contre la réforme des retraites. Pourtant, demain, l’appel général à la grève dans les hôpitaux est lancé. Tous les syndicats de praticiens hospitaliers notamment rappellent les revendications partagées par la très grande majorité des représentants des personnels : « augmentation du budget hospitalier au moins égal à l’évolution naturelle des dépenses (4,4 %) ; revalorisation massive des carrières médicales et non médicales (…) gouvernance partagée plus ouverte aux professionnels médecins et soignants ».

Agnès Buzyn, avec nous !

Témoignant du niveau d’exaspération des personnels hospitaliers et de leur conviction que les annonces faites jusqu’à aujourd’hui par le gouvernement sont largement insuffisantes, dans le Journal du Dimanche 660 médecins hospitaliers menacent de démissionner si le gouvernement ne consent pas à une véritable prise en compte de la situation d’urgence vécue par l’hôpital. Dans cette tribune, les praticiens indiquent que lorsqu’ils compteront 1 000 signataires : « nous adresserons notre lettre à la ministre pour lui enjoindre d’ouvrir les négociations avec le Collectif Inter-hôpitaux… ou de nous rejoindre ». Par cette invitation, les auteurs font appel à la sensibilité du ministre qui a très souvent tenu à rappeler sa fierté d’avoir servi pendant des années l’hôpital public.

Déception et colère des internes

Enfin, on relèvera que parmi les manifestants demain, les internes seront nombreux à battre le pavé. Appelés à la grève depuis le 10 décembre par l’InterSyndicale national des internes (ISNI) et alors que demain l’InterSyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG) rejoint le mouvement, les futurs médecins ont été particulièrement déçus par les premières réponses faites par Agnès Buzyn hier par voie de presse. Agnès Buzyn a ainsi par exemple suggéré de recréer des demi-gardes : une proposition qualifiée de « régression sociale complète » par l’ISNI qui rappelle : « Leur interdiction en 2012 avait été obtenue de haute lutte. Ce n’est ni une solution pour revaloriser la rémunération des internes, ni une solution pour limiter la charge de travail ». Le syndicat n’est guère plus convaincu par l’idée d’une prime vie chère pour les internes franciliens à laquelle il préfère « un avantage logement indexé sur le coût de l’immobiliser pour tous les internes de France ». Enfin, il refuse de croire que la procédure du big matching puisse être mise en place de façon « harmonieuse » et continue à demander son report. Aussi, les internes indiquent qu’ils demeurent mobilisés et préparent comme leurs aînés activement la journée de mobilisation de demain.

Aurélie Haroche

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