
Une étude de cohorte rétrospective, menée entre 1992 et 2017
en Australie, a évalué les 2425 cycles « frais » (sans gamètes
congelés)dont avaient bénéficié1506 couples traités pour
infertilité inexpliquée. Ces couples souffraient d’une infertilité
primaire ou secondaire et avaient euau moins un cycle de traitement
par FIVou ICSI. Les hommes avaient un sperme normal selon les
critères de l’OMS,et aucun problème de santé ; les femmes n’avaient
ni antécédent d’endométriose, d’anomalie des trompes, de syndrome
des ovaires polykystiques,ou d’hyperstimulation, et n’étaient pas «
mauvaises répondeuses ». Etaient exclus les couples dans lesquels
au moins un des partenaires était atteint d’une pathologie
génétique.Dans le cadre de ces infertilités inexpliquées, les
indications des FIV étaient les échecs des inséminations
intra-utérines et celles des ICSI les échecs des FIV.
Ne pas trop attendre pour fonder une famille…
Après ajustement sur l’âge de la femme, le nombre de cycles de
traitement, le nombre d’embryons transférés, et le nombre
d’ovocytes inséminés, chaque année supplémentaire en âge de l’homme
s’accompagnait d’une diminution de 4,1 % des chances d’obtenir une
naissance vivante, Odds Ratio OR : 0,96 (intervalle de confiance à
95 % IC 0,94-0,98). Chaque année supplémentaire en âge de la femme
s’accompagnait d’une diminution de 9,6 % des chances d’obtenir une
naissance vivante, OR : 0,90 (0,88-0,93).
Il n’y avait pas d’interaction significative entre l’âge de
l’homme et le type de traitement (FIV ou ICSI), le jour du
transfert embryonnaire (J3 ou J5-6), ou l’âge maternel.
Après ajustement, la probabilité d’obtenir une grossesse
clinique diminuait de 3 % pour chaque année supplémentaire en âge
de l’homme et de 8% pour chaque année supplémentaire de la femme,
avec une augmentation du risque de fausses couches spontanées de
4,5 % par année supplémentaire de l’homme et de 11,1% par année
supplémentaire de la femme.
Les meilleures chances d’obtenir une grossesse vivante étaient
observées chez les hommes de moins de 40 ans.Les chances d’obtenir
une naissance vivante étaient significativement plus élevées chez
les hommes de moins de 50 ans que chez ceux de plus de 50 ans,
quelque soit l’âge de la femme (p < 0,01).
Les chances d’obtenir une naissance vivante étaient
significativement plus élevées chez les femmes de moins de 40 ans
que chez celles de plus de 40 ans, quel que soit l’âge de
l’homme.
Cette étude, qui concerne des couples souffrant d’une
infertilité inexpliquée dont les hommes ont un sperme « normal »,
donne une idée plus juste de l’impact de l’âge de l’homme sur la
fertilité. Identifier des facteurs modifiables responsables du
déclin de la fertilité avec l’âge pourrait permettre de limiter cet
effet délétère.
Dr Catherine Vicariot