Urgent. Covid-19 : le quart de l’Italie en quarantaine, l’Europe tétanisée
Rome, le 8 mars 2020 (12 h). C’est en pleine nuit que le
président du conseil italien, Guiseppe Conte a annoncé avoir signé
un décret mettant en quarantaine le quart de la population
italienne.
Cette décision concerne la Lombardie, la Vénétie, le nord de
l’Emilie-Romagne et l’est du Piémont où il sera interdit d’entrer
ou de sortir sauf motifs impératifs au moins jusqu’au 3 avril. A
l’intérieur de cette zone immense, les déplacements devront être
limités au maximum (impératifs professionnels majeurs, urgence,
raisons de santé) et les entreprises publiques et privées sont
invitées à mettre leur personnel en vacances. Lors des activités de
la vie quotidienne qui demeureront possibles (ravitaillement
notamment) il est demandé à la population de respecter une distance
d’un mètre entre chaque personne.
Par ailleurs dans l’ensemble de la Péninsule, écoles, lycées,
universités, cinémas, théâtres, musées… seront fermés, toutes les
réunions seront interdites et toutes les personnes contaminées
(hors cas graves) seront assignées à résidence.
Parallèlement à ces mesures destinées à limiter la propagation
du virus, le gouvernement italien a très sensiblement renforcé les
moyens mis à la disposition des hôpitaux pour traiter les malades
graves : 20 000 professionnels en renfort dont des médecins à la
retraite, 2 500 lits de soins intensifs supplémentaires (+ 50 %),
doublement du nombre de lits en service de pneumologie et de
maladies infectieuses.
Cacophonie européenne
Ces mesures drastiques, comparables dans leur nature à celles
qui ont été prises en Chine dans la province du Hubei, ont été
décidées alors que l’épidémie s’est aggravée en Italie avec hier 6
000 cas et 233 morts.
Ces restrictions exceptionnelles de la liberté de circulation
contrastent cependant avec les décisions beaucoup plus mesurées
prises dans tous les autres pays européens. Ainsi en France, dont
la situation épidémiologique rappelle celle de l’Italie il y a
quelques jours seulement (949 cas et 16 décès hier soir) nous en
restons au stade 2, voire au stade 2 renforcé dans l’Oise et le
Haut-Rhin. Un conseil de défense se tiendra à l’Elysée à 18 heures
ce soir pour faire le point sur l’épidémie et, sans doute,
envisager de nouvelles mesures.
On ne peut que s’étonner (et regretter) de cette absence de
politique sanitaire commune de l’Union Européenne alors que la
menace et les risques sont identiques (sans préjuger bien sûr de
l’attitude la plus adaptée à la gravité de l’épidémie très
diversement appréciée par les scientifiques et les autorités
sanitaires nationales).
Entièrement en phase avec le confrère Nicolas Chabert dans sa conclusion. L'Europe ne pourrait-elle pas avoir une politique commune devant cette affaire de CoViD-19 ? Faites remonter au Ministère de la Santé et à la DGS votre, notre, étonnement !
Suivant un site de tracking du covid19, j'ai comme l'impression que l'on refuse d'employer les bons termes. C'était une épidémie dans le Wuhan quand la Chine a donné l'alerte, c'est aujourd'hui une pandémie.