Le vote au temps du corona (virus)

Paris, le mercredi 11 mars 2020 - Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner a adressé une circulaire aux municipalités afin d’organiser des élections municipales en toute sécurité sanitaire. Le texte prévoit tout d'abord que les préfets puissent se substituer aux maires dans le cas où ces derniers se trouveraient « dans l'incapacité ou refuseraient de constituer des bureaux de vote » dans leur commune. Le préfet désignera, le cas échéant, un délégué chargé de superviser les opérations de vote. En effet beaucoup d’assesseurs pressentis tendent à décliner, par crainte d’une contamination par le SARS-CoV-2.

Garde tes distances, citoyen !

La circulaire précise également que « l'aménagement de chaque bureau de vote doit être conçu de telle manière qu'il évite les situations de promiscuité prolongée ». L'électeur devra « à chaque étape de son parcours », pouvoir être maintenu à une distance d'un mètre de toute autre personne. Pour ce faire, le ministère de l’intérieur préconise d’apposer un marquage au sol (craie, ruban adhésif…).

Par ailleurs, chaque bureau devra être équipé d'un point d'eau pour pouvoir se laver les mains, ou à défaut, de gel hydro-alcoolique, avec une « signalétique » indiquant où cette installation se trouve. Les bureaux devront être systématiquement nettoyés avant et après chaque tour de l'élection avec de l'eau de Javel.

En revanche, le ministère déconseille le port de gants chirurgicaux, qui ne serait « pas de nature à limiter la propagation du Covid-19 » selon la circulaire.

Voter masqué ? Mauvaise idée

Concernant les isoloirs, leurs rideaux « surfaces propices à la transmission du virus », devront dans la mesure du possible être laissés ouverts sur un côté pour que les électeurs n’aient pas à les tirer, et les isoloirs placés face à un mur pour garantir le secret du vote.
Dans les bureaux de vote dotés de machines à voter, il est conseillé aux organisateurs de laver les machines « toutes les demi-heures ».

Il est aussi recommandé aux électeurs d'apporter leur propre stylo pour émarger après le vote, à condition que ces stylos soient à l'encre bleue ou noire et indélébile.

Enfin, détaille le ministère, « un électeur portant un masque chirurgical ne pourra être autorisé à voter que dans le cas où il est identifiable malgré le port de ce masque. Dans le cas contraire, il devra l'enlever » afin que son identité puisse être vérifiée « et ne pourra pas voter en cas de refus ». Cependant, même les électeurs « manifestement malades » sont invités à venir voter s’ils ont pris « toutes les mesures de protection qui s’imposent » (à l’exception donc dans certains cas du port du masque au moment de l’émargement!).

Par ailleurs, le gouvernement entend « favoriser l’établissement de procurations » pour les personnes confinées, les personnes vulnérables ou les résidents d’EHPAD (établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes). Ils peuvent ainsi demander à un officier de police judiciaire « de se déplacer pour recueillir leur demande de procuration ». Lors du recueil, les personnes malades ou confinées devront obligatoirement porter un masque (seront-ils reconnaissables ?), et la circulaire recommande à l’Officier de police judiciaire ou à son délégué de faire de même.

Enfin, pour prévenir les mouvements de panique, le ministre précise que le président du bureau « peut faire exiger la sortie de la salle de vote de tout électeur qui en troublerait l’ordre ou retarderait les opérations électorales, par exemple en suscitant des craintes ou des menaces liées au virus ».

Le ministre conclut sa circulaire en rappelant : « une fois de plus, je le répète, voter est sans danger ».  

F.H.

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Vos réactions (2)

  • Vote et Covid 19

    Le 11 mars 2020

    Est- ce que l'on doit rire ou pleurer ? Cette circulaire est ubuesque. Encore du n'importe quoi. Bref votez tout va bien.

    Rémi Assié

  • Coronavirus et élections

    Le 15 mars 2020

    Pitoyable! Un maire ne peut pas suspendre une élection si elle est risquée pour ses administrés! Sinon, le préfet a l'ordre du ministre de lui mettre une mitraillette dans le dos! Quelle démocratie! Une élection ou, de facto, les professionnels de santé ne pourront pas participer! Vive l'organisation.

    Dr Jean-Paul Vasse

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