
Riches touristes versus population bombardée
Très touché par l’épidémie de coronavirus, l’Iran accueille
près d’un million de réfugiés et peut-être le double de
sans-papiers. La meilleure façon de contenir une flambée est de
suivre les contacts, or les frontières du Moyen Orient sont
poreuses et une brèche vient d’être ouverte par la
Turquie.
Politiser le coronavirus
Autre foyer très important de Covid-19, l’Italie reçoit
également migrants ou réfugiés. Dans ce pays comme en Grèce, le
spectre de l’importation du virus est agité pour appuyer des
politiques anti-migratoires soutenues par une partie de la
population. Or, les migrants sont plus certainement des populations
très à risque, marginalisées et confinées en groupe dans des lieux
où les informations de prévention ne peuvent les atteindre. Quels
moyens pour diagnostiquer les cas et comment organiser une
quarantaine dans les conditions dans lesquelles doivent vivre les
migrants ? Les politiques coercitives et d’exclusion seront en
outre contre-productives car les personnes malades ne se
déclareront pas, de peur d’être expulsées.
L’OIM, organisation internationale pour les migrations, qui
vient de lancer un plan stratégique de 17 millions de dollars pour
soutenir les interventions de lutte contre l’épidémie*, souhaite
également contrer la désinformation et la stigmatisation. Elle aura
à ses côtés des ONG qui priorisent les migrants dans leurs
programmes.
*https://www.iom.int/sites/default/files/press_release/file/25.2.2020_iom_srp_and_funding_requirements_covid-19_final.pdf
Dr Blandine Esquerre