
Les 9 femmes étaient âgées de 26 à 40 ans et bien portantes avant la grossesse. Pendant le troisième trimestre de la grossesse l’une d’elles a souffert d’une hypertension artérielle et une autre d’une pré-éclampsie.
Elles ont présenté à un âge gestationnel compris entre 36 et 39,5 semaines une pneumonie à SARS-CoV-2 confirmée par un scanner thoracique et la recherche du virus dans un prélèvement pharyngé.
Elles ont été rapidement césarisées dans un contexte de fièvre (7/9) et de toux (4/9). La césarienne était indiquée par la pneumonie et diverses raisons obstétricales : augmentation des transaminases, césariennes antérieures, pré-éclampsie, souffrance fœtale aiguë (2 cas), rupture prématurée de la poche des eaux (2 cas), antécédents de mort fœtale in utero.
RT-PCR négative dans le sang du cordon, la gorge des nouveau-nés, le liquide amniotique et le lait
Les 9 enfants sont nés vivants, avec un score d’Apgar à 8-9 à 1 min. et à 9-10 à 5 min. L’enfant de mère pré-éclamptique était franchement hypotrophique (poids de naissance : 1 880 g pour un âge gestationnel de 36 sem.). Un des enfants a eu des taux un peu augmentés de myoglobine et de créatine-kinase myocardique le jour de la naissance. La prise en charge post-natale des enfants n’est pas rapportée ; on peut supposer qu’ils ont été séparés de leur mère, isolés pendant un certain temps et non allaités.Les mères ont reçu de l’oxygène, des antibiotiques et, 6 fois, des antiviraux, sans plus de précisions. Aucune n’a eu besoin de ventilation mécanique, et toutes sont vivantes à la date de la publication.
Dans les 6 cas où des prélèvements ont pu être faits en salle d’opération, la recherche du SARS-CoV-2 par RT-PCR quantitative et par RT-PCR nichée a été négative dans le sang du cordon et la gorge du nouveau-né et dans le liquide amniotique, ainsi que dans un échantillon de lait maternel.
Cette étude suggère qu’il n’y a pas de transmission verticale du SARS-CoV-2 par voie transplacentaire en fin de grossesse, ou ascendante, après une rupture prématurée de la poche des eaux. Cependant, la série est de petite taille, et il reste aussi à déterminer si le virus peut traverser le placenta plus tôt dans la grossesse et si un enfant peut être contaminé en traversant la filière génitale au cours d’un accouchement par voie basse.
Dr Jean-Marc Retbi