
Pékin, le lundi 25 mai – Sous la pression des Occidentaux, le
gouvernement chinois s’est dit prêt à une coopération
internationale pour préciser l’origine du virus. En Europe, le
déconfinement s’accélère tandis qu’en Amérique latine on se prépare
à des mois difficiles.
Un véritable caillou dans la chaussure de Pékin. Déjà accusé
d’avoir dissimulé la gravité de l’épidémie de coronavirus à ses
débuts et de mentir sur le nombre réel de victimes dans le pays, le
gouvernement chinois doit faire face depuis plusieurs semaines à
une théorie selon laquelle la pandémie actuelle serait dûe à un
accident au laboratoire de virologie de Wuhan, berceau de
l’épidémie. Loin d’être un délire complotiste, cette hypothèse a
été émise par le très sérieux journal américain The Washington
Post et est désormais défendue par l’administration
Trump.
Le laboratoire de Wuhan nie toute responsabilité
Dans ce dossier, Pékin a finalement décidé de se montrer
conciliant. Alors que plusieurs pays occidentaux ont, lors de la
dernière réunion de l’Assemblée mondiale de la Santé, exigé une
enquête internationale sur les origines du virus, le ministre des
affaires étrangers chinois Wang Yi s’est dit prêt ce dimanche à une
« coopération internationale » pour déterminer la source de
la pandémie. Le ministre a précisé que cette future enquête devrait
s’abstenir de toute « ingérence politique » et n’a pas
manqué de critiquer au passage les responsables politiques
américains qui « propagent des rumeurs pour stigmatiser la
Chine ».
Cette décision du gouvernement chinois intervient après que la
directrice du laboratoire de Wuhan mis en cause, Wang Yanyi, ait
affirmé ce samedi à la télévision chinoise que son centre de
recherche n’avait rien à voir avec l’épidémie actuelle. Selon elle,
les accusations américaines sont de la « pure fabrication ».
Si elle reconnait que le laboratoire de Wuhan détient bien des
souches de coronavirus de chauves-souris, ces pathogènes sont
différents du SARS-CoV-2 qui frappe actuellement la planète. La
thèse d’une contamination via le marché aux animaux exotiques de
Wuhan reste la piste privilégiée par Pékin, certains scientifiques
évoquant un mélange entre coronavirus de chauve-souris et de
pangolin dans le marché...
Accélération du déconfinement en Italie et en Espagne
En Europe, tandis que l’épidémie semble s’essouffler, le
déconfinement s’accélère. En Italie (32 800 morts), après les
cafés, les restaurants et les églises, ce sont les salles de sport
et les piscines qui rouvriront leurs portes ce lundi. Avec des
conditions particulières puisque les sportifs et nageurs italiens
devront réserver leur place. La prochaine étape du déconfinement
aura lieu le 3 juin, avec l’autorisation de se déplacer entre les
régions et la réouverture des frontières.
Situation similaire en Espagne (28 800 morts) où le jusque là
très prudent Pedro Sanchez a finalement concédé une accélération du
déconfinement, sous la pression du parlement mais aussi de la rue,
où les manifestations anti-confinement prennent de l’ampleur. Le
Président du Conseil a ainsi annoncé ce samedi la reprise du
championnat de football le 8 juin prochain et la réouverture des
frontières en juillet. Rappelons qu’en Espagne, le déconfinement
est à géométrie variable : les habitants de Madrid et Barcelone
n’ont ainsi retrouvés leur liberté de circulation que ce lundi,
deux semaines après leurs compatriotes.
Hécatombe annoncée en Amérique du Sud
QH