
Bruxelles, le lundi 8 juin 2020 – Les pays membres de l’Union
Européenne ne parviennent pas à trouver un accord sur la
réouverture des frontières. En Nouvelle-Zélande, l’épidémie a été
vaincue.
En apparence, la décision est simple et unanime. Au terme
d’une réunion des ministres de l’intérieur européen ce vendredi, un
accord semblait en effet avoir été trouvé entre les 27 États
membres de l’Union Européenne sur les dates de réouverture des
frontières : 15 juin pour les frontières internes (et avec la
Suisse), 1er juillet pour les frontières
externes. Trois mois après le début du confinement, l’espace
Schengen allait pouvoir retrouver un fonctionnement normal.
Sauf que dans le détail, la situation est bien plus complexe.
Derrière l’unanimité de façade, chaque pays prend ses propres
décisions unilatéralement, donnant tantôt la priorité à la liberté
de circulation, tantôt à la sécurité sanitaire. Ainsi, l’Italie et
la Grèce, qui doivent à tout prix sauver leur saison touristique,
ont déjà ouvert leurs frontières intereuropéennes et ouvriront les
frontières extérieures le 15 juin. Situation inverse pour l’Espagne
qui n’acceptera les étrangers européens que le
1er juillet (mais dès le 22 juin pour les
Portugais et les Français).
Pas d’approche coordonnée sur les frontières européennes
Certains états membres imposent également des règles au cas
par cas selon le pays d’origine des touristes étrangers. La Grèce
impose ainsi des restrictions aux Belges, Italiens et Britanniques,
l’Autriche une quarantaine pour les Italiens, la Croatie n’accepte
que ses voisins et les Allemands, idem pour la Tchéquie etc. On est
loin, très loin de l’approche « non discriminatoire et
coordonnée » prônée par Ylva Johansson, commissaire européenne
aux affaires intérieures.
S’agissant des frontières extérieures à l’UE, l’incertitude
demeure également. Les 27 ne sont pas encore parvenus à un accord
sur la liste des « pays à risque » pour lesquels des
restrictions de voyage devront être envisagés. Le cas du
Royaume-Uni, ex partenaire européen, interpelle notamment : depuis
ce lundi, la perfide Albion impose une quarantaine de quatorze
jours à toute personne entrante sur le territoire... y compris les
Britanniques. La France et d’autres pays européens menacent de
prendre des mesures de réciprocité.
Épidémie terminée en Nouvelle-Zélande
De l’autre côté du monde, en Nouvelle-Zélande, l’épidémie de
coronavirus est terminée. Aucune nouvelle contamination n’a été
recensé depuis dix-sept jours et le dernier cas de Covid-19 est
sorti ce lundi de l’hôpital, guéri. L’ensemble des restrictions en
vigueur seront donc logiquement levé dès ce mardi, à l’exception de
la fermeture des frontières. Grâce à son isolement géographique, à
un confinement strict et à un dépistage massif, l’archipel a très
peu souffert de l’épidémie, ne déplorant que 22 morts. La Première
Ministre Jacinda Ardern a été encensé dans son pays et dans le
monde pour sa communication exemplaire et sa réponse énergique à la
crise.