
Dans mon expérience personnelle, j’ai vu ainsi vers 1985 un enfant dont les parents (originaires de Beyrouth) m’expliquaient qu’il lui arrivait de s’aplatir au sol ou de se cacher dès qu’il entendait ou apercevait un avion, car il assimilait tous les avions à des menaces, comme dans ses souvenirs des bombardements récurrents au Liban.
Cette équipe britannique rappelle que la santé mentale de tels enfants et adolescents (soumis à des antécédents éprouvants) peut être affectée « de manière disproportionnée » (avec leur vécu objectif), mais que ces troubles peuvent rester « négligés », dans le contexte de l’urgence et des difficultés matérielles, liées à la crise subie par les intéressés.
Efficacité d’interventions précoces
Si chaque situation s’avère bien sûr particulière, on estime de façon générale que des « interventions précoces » (notamment d’inspiration cognitivo-comportementaliste) peuvent se révéler efficaces contre des troubles liés à un stress post-traumatique. Les auteurs notent que les essais thérapeutiques sur ces interventions « doivent être reproduits et étendus, avec une exploration des effets à plus long terme et des effets sur l’ensemble des troubles psychiatriques liés aux traumatismes. »Avec l’objectif d’atténuer les effets néfastes de ces situations de crise chez les sujets concernés, surtout les plus vulnérables (présumés moins résilients), il convient également de réduire la stigmatisation dont ils peuvent ensuite souffrir et d’améliorer l’accès aux services de soin. Et ces efforts incombent en priorité « aux premiers intervenants et professionnels » prenant en charge les jeunes victimes de ces situations de détresse et d’urgence.
Dr Alain Cohen