
Pas de machine, des résultats en 30 minutes… mais une sensibilité moins importante
Cependant, c’est sur un autre dispositif que les autorités
semblent aujourd’hui miser pour améliorer la cohérence et la
pertinence du dépistage : le test antigénique. Ce type de
dépistage, on le sait, repose sur la recherche d’antigènes et non
d’ARN viral. Son avantage par rapport au dépistage par RT-PCR est
qu’il ne nécessite pas le recours à des équipements spécifiques :
le résultat est connu en une trentaine de minutes, grâce à la
coloration du réactif après une réaction chimique ou enzymatique.
La possibilité d’obtenir très rapidement le résultat permet
d’envisager d’y recourir dans le cadre d’une consultation médicale
ou encore en amont de différents évènements ou situations. Ainsi,
les décisions de placement en isolement des patients positifs
pourront être prises bien plus rapidement, contribuant à un
meilleur contrôle de la circulation du virus.
Des armes nouvelles ne sont rien sans plan de bataille
Cette question de la sensibilité et de la fiabilité des tests
antigéniques est en réalité toujours en cours d’évaluation. En
avril, les autorités nationales et internationales avaient rejeté
ces dispositifs, en raison de leurs performances réduites en cas de
charge virale basse. L’amélioration des tests mis au point et
l’évolution des stratégies sanitaires (qui se concentrent notamment
sur la mise à disposition d’outils permettant d'organiser un
dépistage de masse) ont modifié les positions. C’est dans cette
optique qu’il faut entendre l’annonce du ministre de la Santé qui a
affirmé que les tests antigéniques seraient utilisés dès
aujourd’hui par l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP). Il
s’agit en réalité encore de la poursuite d’un processus
d’évaluation, dont les premières phases ont notamment permis cet
été de distinguer les tests les plus performants.
Désormais, l’AP-HP veut dans les conditions de vie réelle
pouvoir comparer les capacités du test avec celles de la RT-PCR,
afin notamment de pouvoir préciser les cas dans lesquels une
confirmation par un test RT-PCR devrait continuer à demeurer la
règle. Les spécialistes s’accordent aujourd’hui pour dire que dans
les cas de contact avec un patient symptomatique dont l’infection a
été confirmée, le test antigénique seul pourrait ne pas être
suffisant.
Aurélie Haroche