Doit-on imposer la vaccination antigrippale aux soignants et aux plus de 65 ans ?
Paris, le mercredi 16 septembre 2020 – La campagne annuelle de
vaccination antigrippale doit débuter le 13 octobre selon les
modalités habituelles concernant les groupes à risques ciblés. Mais
les voix se multiplient réclamant un changement de stratégie.
Le défi est en effet d’éviter que trois épidémies virales
respiratoires encombrent en même temps les hôpitaux (celle de la
grippe, de la Covid-19 et de VRS)… En outre, alors que les
laboratoires de biologie médicale de ville sont déjà saturés, la
concomitance de ces différentes infections qui ne seront
différenciables entre elles que par un test virologique risque
encore d’aggraver la situation.
En effet, déjà, fin février, le Pr Eric Caumes prévoyait sur
le JIM : « les trois virus donnent des symptomatologies
quasiment identiques avec un spectre identique, de la forme
asymptomatique à la forme grave. On ne peut absolument pas les
différencier entre elles sur le plan clinique, on ne peut les
distinguer entre elles que sur le plan virologique ».
En outre, certains médecins, comme le président de l’Académie
de médecine, le Pr Jean-François Mattei considère que « vivre
deux épisodes simultanés, Covid et grippe, peut être mortel pour
des malades ».
Une question posée début mai…
A la sortie du confinement, l’Académie de médecine souhaitait
déjà que « la gravité avérée de la Covid-19 » ne fasse pas
sous-estimer « la gravité potentielle de l’épidémie de grippe à
venir ».
L’institution recommandait aussi « de rendre obligatoire la
vaccination antigrippale pour tous les soignants et les personnels
sociaux en contact avec les personnes vulnérables, en particulier
dans les EHPAD, les institutions, les hôpitaux et les crèches » et
« d’inscrire l’obligation pour les médecins de proposer la
vaccination antigrippale à toutes les personnes consultantes
».
Désormais, l’idée fait également son chemin de rendre
obligatoire l’immunisation contre la grippe des plus de 65 ans.
Invité du Grand Jury de RTL ce dimanche, le président Les
Républicains de la région Provence-Alpes - Côte d'Azur (PACA), le
Dr Renaud Muselier, a plaidé pour « rendre obligatoire le vaccin
contre la grippe sur tout le territoire pour les plus de 65 ans et
la totalité du personnel soignant ». Une préconisation que
partage désormais le Président de l’Académie. Une idée soutenue
également par le Pr Alain Fischer, qui avait présidé la
concertation citoyenne sur la vaccination en 2016 et qui
souhaiterait que tous les Français soient incités à se vacciner
contre la grippe, en particulier les enfants, qui sont des vecteurs
importants de la maladie. « Il est absolument essentiel que
toute la population se fasse vacciner contre la grippe
saisonnière » martèle-t-il ainsi dans les colonnes du
Parisien.
Les infirmiers oubliés
Vacciner plus largement suppose de pouvoir s’appuyer sur davantage
de soignants. Pourtant, pour l’heure, aucune mesure n’a été prise
pour faciliter la vaccination par les infirmiers. Aussi, les
représentants du SNIL (Syndicat national des infirmières et
infirmiers libéraux) réitèrent leurs revendications d’extension de
leurs compétences dans ce domaine.
Les IDEL « ne peuvent vacciner contre la grippe de façon
autonome qu’une seule partie de la population (personnes âgées,
malades chroniques », regrette l’organisation. « Pourtant,
la campagne de vaccination antigrippale commençant mi-octobre en
métropole est jugée comme très importante cette année de pandémie
Covid-19 ».
Or, « il sera indispensable, selon le conseil scientifique
Covid-19, de réaliser la vaccination anti covid-19 "au plus près
des personnes concernées" notamment par un infirmier […] ce qui
nécessitera, selon le même Conseil "une évolution des textes
concernant la prescription et la réalisation de l’acte
vaccinal" afin "d’alléger le circuit de vaccination
(ordonnance, achat du vaccin, injection)", rappelle le
SNIIL.
Les autorités attentistes ?
Pourtant, les autorités ne semblent pas disposer à changer de
stratégie.
Dans un communiqué datant du mois de juin, la Haute autorité
de Santé (HAS) estimait ainsi qu’à « ce stade (…) la campagne de
vaccination antigrippale (devait) être réalisée conformément à la
stratégie actuelle » et une nouvelle contribution, repoussée,
se fait attendre.
Plus récemment, dans une lettre adressée à l’Ordre national
des pharmaciens en date du 20 août, le directeur général de la
santé demande expressément que les doses soient « réservées
» aux seules populations ciblées par les recommandations vaccinales
2020.
« Le risque d'une incitation trop large est de ne pas avoir
assez de doses pour vacciner les plus fragiles » explique
Carine Wolf-Thal, présidente de l'Ordre des
pharmaciens.
Après les pénuries de masque et de réactifs pour les tests qui ont
altéré la lutte contre l’épidémie au printemps, les Français
(au-delà de leur faible adhésion habituelle à la vaccination contre
la grippe) accepteront-ils d’entendre qu’une fois encore il s’agira
davantage de gérer la pénurie que d’organiser une stratégie
efficace ?
Evidement ! Que valent les restrictions amenées par des soignants qui n'ont pas confiance dans les progrès dus à la vaccination ? Qu'attendre d'eux par rapport aux Patients ?
Dr Lucien Duclaud
La médecine totalitaire, ça suffit !
Le 16 septembre 2020
Comment peut-on imaginer de rendre obligatoire un vaccin qu'il faut refaire tous les ans et qui n'a qu'une chance sur deux d'être efficace car le virus aura muté entre temps. Comment imaginer que vont l'accepter ceux qui, comme moi, n'ont jamais contracté la grippe en plus de 70 ans. Qui va payer cette gabegie? La médecine totalitaire, ça suffit! Le pont d'or offert aux laboratoires aussi.