
Des chiffres qui font tâche dans le nord de l’Europe !
Un « miracle » Suédois ?
Une politique du temps long
F.H.
F.H.
Copyright © http://www.jim.fr
Les pays qui ont le mieux réussi à maitriser l'épidémie de Covid 19, sont ceux qui ont pratiqué une politique radicalement opposée au modèle suédois, à savoir la volonté d'éradiquer le virus sans favoriser la moindre immunité collective. C'est particulièrement le cas des pays asiatiques qui semblent actuellement débarrassés du Covid, particulièrement Taïwan avec seulement 7 décès, qui a très rapidement stoppé l'épidémie : mesures barrières rigoureuses avec masque obligatoire, dépistage, isolement des personnes infectées et tracing des contacts, contrôle aux aéroports, puis fermetures, interdiction des rassemblements. Avec seulement 7 décès et sans confinement de la population, ce pays a prouvé que cette épidémie est maitrisable à condition d'agir avant même l'apparition d'un premier cas. Effectivement les responsables politiques avaient prévu le caractère inéluctable de l'arrivée de cette épidémie, avant même sa survenue, étant en contact étroit fin décembre avec les lanceurs d'alerte chinois . La Nouvelle Zélande a elle aussi maitrisé l'épidémie au prix de 22 décès. Bien sur, il y a des conditions géographiques locales(ce sont 2 iles) et des habitudes propres à chaque pays; il n'en demeure pas moins que ceux qui ont indiscutablement les meilleurs résultats sont les pays éradicateurs. Quant à la Suède par rapport à des pays comparables, Finlande, Norvège et Danemark, elle a une mortalité plus de 10 fois plus élevée. Gageons que si les pays comme l'Italie, l'Espagne, la France et la Grande Bretagne avaient eu la même politique que la Suède, leur nombre de morts seraient bien plus important ; c'est la raison pour laquelle ce dernier pays qui avait initialement pratiqué cette politique est rapidement revenu dessus en raison de l'explosion de la mortalité.
Dr Alain Siary
Merci cher confrère pour votre analyse que je partage tout à fait.
J'ajoute simplement que comparer la Suède avec la France, l'Espagne ou l'Italie n'a aucun sens. Les différences culturelles énormes entre les pays du Nord de l'Europe et ceux du Sud, par exemple celles concernant le nombre et le mode d'"utilisation" par la population locale des bars, restaurants et cafés doivent être prises en compte. Il faut aussi tenir compte du "timing" (les pays du Nord ont été touchés plus tard), le sens "civique", et une infinité d'autres paramètres.
Il est sûrement beaucoup plus pertinent de comparer les pays du nord de l'Europe entre eux. Et là, effectivement, en comparaison, la Suède, en terme de mortalité, fait figure de (très) mauvais élève lors de la première vague.
Quant au soi-disant "miracle suédois" concernant les chiffres actuels, c'est la même chose: on ne peut comparer que ce qui est comparable. Certainement pas la Suède avec la France ou l'Espagne. De très nombreux autres facteurs entrent en ligne de compte comme par exemple la façon dont les différentes populations se déplacent ou non, et où, pendant les vacances d'été..
Quant à supposer que le très faible nombre actuel de cas en Suède est due à une immunité collective acquise grâce aux mesures relativement "légères" adoptées dans le Royaume:
L'assertion: « Cette immunité, ajoutée aux gestes barrières, suffit pour garder la maladie sous contrôle. L’épidémie pourrait avoir été endiguée » est, en elle-même contradictoire.
Car les gestes barrière ont précisément pour but de limiter la contamination entre individus ce qui a pour effet d'empêcher la dissémination du virus et donc, par définition, l'acquisition d'une immunité collective. Cherchez l'erreur !
Quoi qu'on en pense, et tout le montre, y compris l'exemple suédois, parier sur une immunité collective aboutit fatalement à un nombre de morts très important dans les populations fragiles et/ou âgées.
Je ne veux pas voir ça ici.
Dr Thibault Heimburger