
De plus en plus d’employeurs à travers le monde mettent en
place des programmes de sevrage tabagique reposant sur une
incitation financière. Une revue de l’organisation Cochrane, menée
en 2019, a mis en évidence l’efficacité à long terme de cette
approche. Plusieurs types d’incitations sont majoritairement
proposés. Une équipe thaïlandaise a mené une comparaison entre 8
formules.
L’étude a inclus 4 172 participants, recrutés sur 101 lieux de
travail. Ils ont été randomisés en 9 groupes :
- Groupe 2 : bonus financier individuel de 20 $.
- Groupe 3 : bonus financier individuel de 40 $.
- Groupe 4 : bonus financier pour l’ensemble du groupe.
- Groupe 5 : tirelire dans laquelle le participant met des sommes d’argent qu’il ne récupère qu’après le sevrage.
- Groupe 6 : tirelire et sevrage en binôme avec un membre de l’équipe.
- Groupe 7 : tirelire plus 20 $ de prime individuelle.
- Groupe 8 : tirelire plus 40 $ de prime individuelle.
- Groupe 9 : tirelire plus prime
collective.
Mieux vaut une prime individuelle
Il faut reconnaître que les incitations financières semblent
avoir un certain effet de persuasion. Si à 3 mois 9 % des
participants du groupe 1 ont arrêté de fumer, il s’agit du taux le
plus faible atteint par les groupes. Le taux d’abstinence le plus
fort à 3 mois est obtenu par le groupe 3 (18,4 %). A 12 mois, tous
les groupes bénéficiant d’une incitation financière ont aussi de
meilleurs résultats que le groupe 1. Le « meilleur » groupe
est encore le groupe 3, avec 16,5 % d’arrêt, taux supérieur de 6
points aux programmes sans bonus. En revanche, les programmes avec
tirelire ne semblent pas incitatifs, et il apparaît que les primes
individuelles sont plus encourageantes que les bonus
collectifs.
Dr Roseline Péluchon