Paris, le jeudi 12 novembre 2020 – Selon l’association UFC-Que
Choisir, les masques chirurgicaux conservent leur capacité de
filtration même après lavage.
Depuis le moi de mai, les masques ont envahi le quotidien des
français et feront sans doute parti de nos vies pour de nombreux
mois encore. Parmi les Français, une grande division semble ainsi
s’être formée entre les adeptes du masque chirurgical à usage
unique et ceux du masque grand public, qui peut être réutilisé
après lavage. A première vue, le masque chirurgical, qui doit être
changé toutes les quatre heures, représente donc sur le long terme
un coût plus important pour les ménages, sans parler de l’impact
écologique quand ces masques ne sont pas correctement recyclés. Une
étude de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir publiée ce
mardi remet en cause cette distinction entre masques à usage unique
et masques lavables.
Les masques chirurgicaux resteraient efficaces après
lavage
Pour son étude, l’association a pris trois modèles de masques
chirurgicaux vendus en grande surface et deux modèles de masque en
tissu répondant aux normes AFNOR, c’est-à-dire ayant un taux de
filtration des particules de 3 microns supérieur à 70 %. Chaque
masque a subi le même traitement : dix lavages en machine à 60°,
dix passages au sèche-linge, puis dix repassages au fer. Selon
UFC-Que Choisir, le résultat est sans appel : même après lavage,
les masques chirurgicaux conservent une capacité de filtrage
d’entre 90 et 100 %, soit un taux supérieur à celui des masques
grand public. Ils conservent également une bonne capacité de «
respirabilité », offrant un confort proche des modèles en
tissus.
L’UFC-Que Choisir en conclut donc que « contrairement aux
consignes officielles, la réutilisation des masques chirurgicaux
pour un usage non médical est donc non envisageable sans
compromettre leurs performances » ce qui constitue assurément
selon le journal une bonne nouvelle pour les économies des ménages
et l’environnement.
Des résultats similaires obtenus en avril dernier
Ce n’est apparemment pas la première fois qu’une étude
démontre que les masques chirurgicaux peuvent être réutilisés après
lavage. La communauté scientifique française s’intéresse ainsi à la
question du lavage des masques chirurgicaux depuis la première
vague de l’épidémie.
En avril dernier, un consortium composé notamment de
chercheurs du CHU de Grenoble, du CNRS et du CEA (commissariat à
l’énergie atomique) avait ainsi abouti aux mêmes conclusions que
l’UFC-Que Choisir, affirmant que les masques chirurgicaux ne
perdaient pas leur capacité de filtration après un lavage à haute
température.
Le consortium avait alors souhaité poursuivre ses
investigations, pour déterminer si le lavage des masques était
possible et efficace « en vie réelle ». Mais l’Agence
nationale du médicament (ANSM) et le Haut conseil de la Santé
Publique (HCSP) avaient jugé ces recherches inutiles.
En septembre, l’Académie de médecine avait conclu qu’en
attendant des études plus poussées, le lavage des masques
chirurgicaux n’était pas recommandé.
Le scepticisme de certains experts
La question continue de diviser les médecins. Le Dr Bruno
Gandbastien, président de la société française d’hygiène
hospitalière, ne cache pas son scepticisme face aux résultats
obtenus par UFC-Que Choisir. S’il ne se dit « pas surpris par
ces résultats », il rappelle que l’étude n’a été réalisée que
sur seulement trois modèles de masques chirurgicaux. Selon lui,
pour être probant, il faut que les tests soient réalisés « sur
l’ensemble des masques et que les fabricants s’engagent à garantir
leur intégrité ». Tant que ces tests à grande échelle n’ont pas
été réalisés, le Dr Gandbastien considère que les masques en tissus
restent la réponse la plus adaptée aux besoins du grand public
ainsi que la solution la plus protectrice de l’environnement.
Je l'ai toujours su : je les lave depuis le début de la première vague ! Je donne par contre une très mauvaise note aux élastiques des ffp2 : ils sont de bien moins bonne qualité, et pour certains résistent à peine à 1 ou 2 usages.
Dr AE
Un usage bien discutable
Le 13 novembre 2020
Quand on voit comment les gens portent leur masque, on se dit que les questions concernant leur performance est bien secondaire. On voit de plus en plus de masques portés sous le nez... quand ce n'est pas sous le menton. Tant qu'on ne verbalisera pas ces détestables conduites, autant ne pas en mettre, lavés ou non !