
Malgré une parenté avec d’autres affections (comme le SRAS de 2003)[1], la COVID-19 présente certaines spécificités, notamment l’ampleur de son impact international, les ordonnances d’isolement social prolongé, la dévastation économique sans précédent et la fermeture de plusieurs endroits (écoles, universités, cinémas…) fréquentés par les jeunes, lesquels ont « soudainement perdu » nombre des activités qui structuraient habituellement leur vie quotidienne : rythmes scolaires, activités parascolaires (notamment sportives), interactions sociales…
Glissement des préoccupations anxieuses
Sur une période prolongée, rappellent les auteurs, ces pertes de repères peuvent aggraver des symptômes dépressifs et renforcer davantage le retrait social, l’anhédonie, voire le désespoir déjà présents dans les troubles anxio-dépressifs. On déplore aussi un glissement des préoccupations anxieuses depuis les « besoins d’ordre supérieur » (comme l’estime de soi et la communication) jusqu’aux « besoins de base » (nourriture, logement, sécurité physique). Renforçant les préoccupations collectives en matière de contagion, cette pandémie peut aussi aggraver, chez certains sujets, une forme d’anxiété antérieure : hypocondrie, phobie, trouble obsessionnel-compulsif, trouble d’anxiété généralisée...[1] https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/infection-a-coronavirus/articles/le-sras-cov-un-coronavirus-a-l-origine-d-une-epidemie-mondiale-d-une-ampleur-considerable
Dr Alain Cohen