Dégât collatéral de la Covid : une épidémie de violence en officine et dans les laboratoires de biologie médicale

Paris, le mercredi 16 décembre 2020 - L’Ordre national des pharmaciens publie ses dernières données sur les violences en officine et observe une hausse significative des agressions depuis le début de l’année 2020. « L’évolution de ces violences tant physiques que verbales et matérielles a été davantage marquée sur la période du premier confinement » souligne en préambule l’institution ordinale.

Au moins 73 % de signalements en plus

Ainsi, entre janvier et fin novembre 2020, 523 agressions ont été déclarées à l’Ordre par des pharmaciens officinaux, hospitaliers et biologistes médicaux via un formulaire disponible sur un espace réservé du site internet de l’Ordre soit 73% de plus que sur les 12 mois de 2019 (303 déclarations). Ces signalements proviennent en très grande majorité des pharmaciens d’officine (508 déclarations) de métropole et d’outre-mer.

Sur les 508 agressions recensées depuis janvier (dont 14 en outre-mer) 56% correspondent à des injures et des menaces et 44% à des vols. Les déclarations des pharmaciens sont particulièrement concentrées sur les mois du premier confinement (mars à mai), à hauteur de 37% du total (soit 188 déclarations sur 508). La part des injures est d’autant plus importante durant cette période puisqu’elle représente 70 % des déclarations (soit 135 sur 188).

Vol de masques et de SHA

Les incivilités directement liées à la Covid-19 représentent 10% des agressions recensées entre janvier et fin novembre. En outre, si l’argent liquide reste le premier motif des cambriolages en officine, certaines déclarations font état de vols de masques et de solution hydro-alcoolique (SHA).

Concernant les laboratoires de biologie médicale, les chiffres ne permettent pas de rendre compte de la réalité du terrain (très peu de déclarations à l’Ordre) mais les « remontées des biologistes médicaux soulignent une nette augmentation des agressions, injures et menaces, notamment du fait des files d'attente devant les laboratoires pratiquant les tests de dépistage de la Covid19 » rapporte l’Ordre.

Entraide de l’Ordre

En conclusion de son rapport, l’Ordre rappelle : « soucieux de la sécurité des pharmaciens, l’Ordre a consolidé un réseau départemental de conseillers ordinaux, référents sécurité, pour apporter une aide et un soutien aux confrères officinaux agressés, qui le souhaitent. Pour accompagner les biologistes médicaux, quatre conseillers sont mobilisés sur le territoire métropolitain, et les autres métiers de la pharmacie ont chacun un représentant. La liste des « référents sécurité » ainsi qu’une fiche listant les démarches à effectuer en cas d’agression sont disponibles sur l’espace réservé aux pharmaciens du site Internet www.ordre.pharmacien.fr. Les pharmaciens peuvent également bénéficier d’un soutien psychologique en prenant contact avec des confrères bénévoles de l’association ADOP : un numéro vert (0800 73 69 59), accessible 24h/24, 7j/7 ».

Des signalements également importants pour « avoir une connaissance au plus proche de la réalité » souligne Alain Marcillac, membre du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens et référent national de sécurité.

F.H.

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