
Paris, le mardi 19 janvier 2021 - Si l’épidémie a fait monter
en flèche la pollution due à l’utilisation des smartphones et aux
ordinateurs (télétravail, réunions virtuelles et loisirs sur la
toile), celle due aux transports aériens a nettement diminué. Qu’en
est-il des autres polluants atmosphériques, notamment routiers
? Les confinements ont-ils été bénéfiques et jusqu’à quel
point ? Quelle différence entre les deux confinements ?
Du 30 octobre au 15 décembre, le reconfinement a été moins
sévère et notamment les déplacements plus largement autorisés que
lors du premier - huit semaines durant lesquelles les citadins
avaient pu apprécier l’air pur offert par la rareté inédite du
trafic routier.
Ce n’était rien qu’un feu de bois...
Globalement, rien à voir avec l’appel d’air pur que le premier
avait offert. Si l’on regarde le dioxyde d’azote
(NO2) très lié au trafic routier, les
baisses dues au récent confinement ont été bien moindres qu’au
printemps. Pour exemple, en Pays de Loire la diminution est passée
en ville de -47% à 0% et à proximité des trafics routiers intenses
de -65% à -23% ; quant au milieu rural, où le taux de
NO2 avait baissé de 25% pendant le premier
confinement, il a augmenté de 1% cet automne !
Concernant les particules, dont l’émission avait
significativement baissé en avril (20% en IDF), aucun changement
notable n’a été observé cet automne par rapport aux autres
années.
Ces polluants ne dépendent pas que du trafic routier mais de
nombreuses autres sources, dont le chauffage.
Ainsi dans certaines régions, une vague de froid et des jours
de stabilité atmosphérique ont même provoqué en novembre une
augmentation des émissions de particules par rapport aux moyennes
habituelles.
Dr Blandine Esquerre