E-cigarette pour les adolescents, pas sans risque pour les poumons
Les cigarettes électroniques contiennent moins de substances
toxiques que la cigarette traditionnelle mais leur aérosol expose à
des particules ultrafines, des métaux lourds et des composés
organiques volatils. La consommation des adolescents est en
augmentation rapide favorisée par la variété des parfums. Plusieurs
types de lésions pulmonaires radiologiques en l’absence d’infection
ont été rapportés. Le vapotage a aussi été rendu responsable de
pneumonies d’hypersensibilité.
Des pédiatres canadiens ont recensé à partir de MEDLINE, les
articles sur les lésions pulmonaires induites par e-cigarette et
vapotage. Au total, 3 558 articles ont été collectés et après
élimination des revues générales, recommandations, articles
techniques, expérimentations animales, 23 ont été retenus. Tous
concernaient des patients de moins de 18 ans. La majorité était des
présentations de cas (n = 16), des séries (n = 4), des revues
rétrospectives (n = 3).
Pas de spécificité clinique
Au total 61 cas de lésions pulmonaires induites par
e-cigarette ont été regroupés (garçons 62 %) : l’âge médian était
de 16,6 ans (13 à 18) et pour 13 d’entre elles les observations
répondaient aux critères du CDC (utilisation d’e-cigarettes ou de
vaporisation dans les 90 jours précédents, imagerie pulmonaire
montrant des opacités, recherche d’infection pulmonaire négative,
aucun argument clinique pour une autre cause).
Les symptômes cliniques n’avaient aucune spécificité : dyspnée
(n = 47), toux (n = 40), douleurs thoraciques (n = 15), hémoptysie
(n = 2). Des symptômes extra-pulmonaires, fièvre, frissons, sueurs
nocturnes, asthénie, myalgies étaient observés dans 44 cas et des
symptômes digestifs dans 39 cas. Les signes physiques étaient aussi
hétérogènes : tachypnée (n =13), baisse de la saturation (n = 11),
tachycardie (n = 9) ; 17 patients étaient asthmatiques.
Plusieurs lésions pulmonaires différentes étaient rapportées.
Des lésions aiguës avec opacités alvéolaires diffuses étaient
constatées dans 15 cas. Les images des autres patients étaient
étiquetées condensation pulmonaire cryptogénétique (n = 7),
pneumopathie d’hypersensibilité (n = 7), pneumonie aiguë à
éosinophiles (n = 4), pneumothorax (n = 3), pneumomédiastin (n =
2), état de mal asthmatique (n = 2) ou encore non
spécifiées.
Opacités en verre dépoli prédominant aux lobes
inférieurs et pneumopathie diffuse à la radio
A partir de cette diversité, des images évocatrices ont été
individualisées sur les radios pulmonaires et les scanners. Des
opacités en verre dépoli ont été visualisées sur 29,5 % des radios
et 65,6 % des scanners. Elles étaient habituellement bilatérales et
siégeant dans les lobes inférieurs ainsi que des opacités en aires.
Des espaces sous-pleuraux respectés (n = 20) et l’élargissement
hilaire et/ou des adénopathies médiastinales (n = 12) ont été
également décrits particulièrement en cas d’atteinte alvéolaire
diffuse. Des images en atoll ont été constatées dans 4 cas sur 6 de
condensations pulmonaires. Des épanchements pleuraux ont été
observés dans 12 cas associés à des pneumopathies variées et un
pneumothorax 6 fois. Des traitements divers ont été appliqués :
antibiotiques, stéroïdes, support ventilatoire plus ou moins
agressif y compris oxygénation extracorporelle. Plus de la moitié
des patients ont été hospitalisés pour une moyenne de 17 jours (2 à
93) ; l’un est décédé ; 5 ont récupéré des fonctions pulmonaires
normales.
Ainsi les données publiées hétérogènes montrent la possibilité de
lésions pulmonaires dès l’âge de 13 ans. Les symptômes cliniques
sont sans spécificité. Les signes radiologiques comportent des
opacités en verre dépoli prédominant aux lobes inférieurs, des
pneumopathies diffuses. Le traitement peut nécessiter une
réanimation agressive. L’évolution varie d’une récupération
complète au décès.
Pourquoi prétendre à une nocivité de la cigarette électronique, alors que le risque est limité à un certain nombre de produits toxiques qui ne sont pas autorisés en France (et en Europe). Combien de morts en France par la fumée de tabac, et combien par la vapeur de la cigarette électronique ? C’est malhonnête de faire un titre qui fait tromper. Oui, il y a des produits toxiques qui donnent des lésions alvéolaires au scanner, mais pas en France.
Dr Jacques Granger
La réponsee de la rédaction
Le 29 janvier 2021
Notre titre à lui seul, "Journal International de Médecine" (et notre lectorat mondial) justifie pleinement que nous nous intéressions à des pathologies même si elles ne se rencontrent pas en France (par exemple Ebola, paludisme...).
Suspect
Le 30 janvier 2021
Cet acharnement contre la cigarette électronique purement états-unien est vraiment étonnant et même suspect. Sur les 12 cas rapportés quel est le degré d’imputabilité ?