
La controverse des toilettes
La mesure permet de mettre fin par exemple à la controverse, largement grotesque, des toilettes, à travers laquelle certains voulaient obliger les personnes transgenres à fréquenter les sanitaires destinés à leur sexe de naissance et non à leur identité. Certains ont voulu affirmer que la liberté en la matière pouvait mettre en danger la sécurité des femmes… quand c’est peut-être plus encore la tranquillité des personnes devenues femmes ou hommes qui est menacée quand elles sont contraintes d’utiliser les toilettes ou vestiaires qui ne correspond pas à leur apparence.Concurrence déloyale
Concernant le sport, cependant, la situation pourrait être
différente et l’affaire met probablement en lumière les limites
d’une logique où l’idéologie prend le pas sur la réalité. La
signature de ce décret par Joe Biden fait en effet redouter une
concurrence impossible à surmonter et donc déloyale pour les
athlètes féminines (nées femmes). Doriane Coleman,
professeur de droit à l’Université de Duke rappelle en effet
que les femmes qui n’ont pas « transitionné physiquement
(…) conservent pleinement un corps biologiquement mâle sur
les aspects qui comptent pour le sport ». Dès lors, leurs
performances sont dans la très grande majorité des cas supérieures
à celles des femmes (de naissance) : cette différence est à la base
de l’absence de mixité dans le sport, afin d’éviter des
compétitions où les femmes seraient irrémédiablement perdantes.
L’écart est moins clair concernant les athlètes transgenres qui ont
choisi de recourir à des traitements hormonaux et chirurgicaux,
même s’ils conservent certains avantages par rapport aux femmes
nées femmes. Alors que le sport représente un poids très important
dans le système éducatif américain, faut-il redouter qu’avec une
telle mesure, la politique d’ouverture et de tolérance de Joe Biden
perde des points quand certains de ses effets contre-productifs
(notamment pour les femmes) auront été constatés ? Des mesures
d’éducation n’auraient-elles pas été préférables pour lutter contre
les discriminations et stigmatisations que des directives
autoritaires ? Le débat en tout cas tiraille l’Amérique de Joe
Biden.
L.C.