
Israël, un quasi « zéro covid »
Epicentre de l’épidémie dans la région, Israël a engagé depuis
le mois de décembre l’une des campagnes de vaccination contre la
Covid-19 la plus efficace du monde. Avec plus de 4,9 millions
d'Israéliens parfaitement vaccinés, le nombre de cas quotidiens de
coronavirus a chuté de 97%, a déclaré à Channel 12 Eran
Segal, bio-informaticien à l'Institut des sciences Weizmann. Un
chiffre qui fait dire à l’épidémiologiste « qu’il est possible
qu'Israël ait atteint une forme d'immunité collective »
estimant que « cela permet de supprimer certaines restrictions
immédiatement ».
Dans les territoires occupés, une épidémie hors de contrôle
Mais la situation Israélienne ne doit pas faire oublier que
l’épidémie au Moyen-Orient est loin d’être sous contrôle. Dans les
territoires palestiniens (Cisjordanie et Gaza) les services de
santé semblent débordés par la situation. « Nous avons atteint
la ligne rouge », a déclaré Mai al-Kaila, ministre
palestinienne de la Santé. « La situation épidémiologique est
très dangereuse en raison de la grande propagation du virus. »
Le directeur de l'hôpital Dora à Hébron, le docteur Mohammed Rabei,
se dit aussi dépassé malgré une capacité passée de 60 à 80 lits.
Mais les hospitalisations ne cessent d'augmenter et « nous
devons trouver d'autres solutions » pour traiter les malades
graves du coronavirus, dit-il à l’AFP. « Il y a toujours eu ici
un manque de personnel mais ces jours-ci les équipes travaillent
sous pression, manquent de jours de repos, sont exténuées »,
explique-t-il.
En Syrie, la guerre fait rage, mais aussi l’épidémie
De l’autre côté de la frontière israélienne, c’est un pays
ravagé par dix ans d’une guerre civile encore en cours qui fait
face à l’augmentation inquiétante des cas de coronavirus. Un virus
qui a même touché le président syrien Bachar al-Assad et son
épouse.
Les caricaturistes de l’opposition s’en donnent à cœur joie,
en décrivant « un virus qui craint plus criminel et meurtrier
que lui ». Suite à l’augmentation du nombre de cas dans le nord
et l’est de la Syrie, l’Administration autonome a décidé le
confinement dans les régions de Qamishlo, Hassakê et Raqqa. Une
nouvelle épreuve pour un pays en ruine.
En Jordanie, la flambée s’accompagne de troubles politiques majeurs
Le Royaume hachémite vit actuellement une période particulièrement trouble de son histoire. Accusé de menacer la sécurité du pays, le demi-frère du roi Abdallah II, le prince Hamza, a été assigné à résidence samedi dans son palais, tandis qu'une quinzaine d'autres personnes ont été arrêtées. Une situation qui intervient au moment où le Royaume fait face à une augmentation des décès liés à la maladie. Si les mesures mises en place ont permis une diminution des cas depuis plusieurs jours, le pays reste marqué par un scandale sanitaire majeur : le mois dernier, sept patients sont morts du Covid-19 suite à une panne d’oxygène. Une situation qui a conduit à la démission du Ministre de la Santé.En Iran, un variant britannique devenu majoritaire
C’est sans doute en Iran que la situation sanitaire semble la
plus préoccupante dans cette région du monde. Deuxième pays à avoir
été touché par l’épidémie après la Chine, l’Iran affiche un bilan
(probablement sous-évalué) de 64 000 morts.
La hausse alarmante des infections de ces derniers jours est
notamment due aux deux semaines de vacances à l’occasion du Nouvel
An iranien (le 20 mars), pendant lesquelles de nombreux Iraniens
ont voyagé et se sont retrouvés en famille, accélérant la
propagation du virus. Pendant cette période, très peu de
restrictions de voyage ont été mises en place, et souvent
tardivement, ce qui a même fait réagir le ministre de la santé.
D’après les autorités sanitaires iraniennes, le variant britannique
serait notamment devenu majoritaire à Téhéran. D’après un médecin,
cité par Le Monde, « à Téhéran, par exemple, jamais il
n’y a eu autant de contaminations au Covid-19.
Les hôpitaux publics sont pleins et les services d’urgence
n’ont plus de place. Parfois, les patients sont soignés à même le
sol ou attendent des jours pour avoir un lit. » Face à une
situation désastreuse, l'Iran a imposé samedi un confinement de 10
jours sur la majeure partie de son territoire pour freiner la
propagation du virus.
C.H.