Inquiétude autour du cannabis concentré et des cannabinoïdes de synthèse
Paris, le lundi 12 avril 2021 – Tandis que le cannabis vendu
dans la rue est de plus en plus concentré en THC, se développe en
parallèle un marché des cannabinoïdes de synthèse.
Le centre d’addictovigilance de Marseille a été le premier à tirer
la sonnette d’alarme à l’autonome dernier, suivi de celui de
Bordeaux dans les semaines suivantes : plusieurs jeunes
consommateurs de cannabis ont dû être hospitalisés après avoir
souffert de réactions inhabituelles telles que sueur, fièvre,
vertige, tremblement et nausée. Le produit consommé par les
patients ne contenait aucun THC (tétrahydrocannabinol, la molécule
psychotrope du cannabis) mais un cannabinoïde de synthèse, le
MDMB-4en-Pinaca.
Le MDMB-4en-Pinaca, du cannabis « puissance 100 »
Depuis 2017, plusieurs pays européens s’inquiètent de la
circulation de cette molécule de synthèse, élaboré dans des
laboratoires clandestins chinois et censée reproduire les effets du
THC en les démultipliant. « Il s’agit de substances qui, pour
des doses largement inférieures, sont beaucoup plus fortes, c’est
du cannabis puissance 100 » explique le docteur Joëlle
Micallef, présidente du réseau français d’addictovigilance.
Elaborée sous la forme d’une poudre, il est ensuite vaporisé sur
les « têtes » de cannabis, pour être vendue sous des noms
imagés comme « Pete ton crâne » ou « Triple frappe ».
Mais il est aussi parfois appliqué à l’insu des consommateurs,
comme ce fut le cas pour les adolescents bordelais hospitalisés à
l’automne dernier.
En fonction du dosage, les cannabinoïdes de synthèse peuvent avoir
des effets variés : malaise, tachycardie, crise d’angoisse mais
aussi dans de rares cas, AVC ou infarctus du myocarde. Ces deux
dernières années, 12 décès liés au MDMB-4en-Pinaca ont été
constatés en Europe. Les experts sont divisés sur l’ampleur du
phénomène. Selon la Direction générale de la Santé (DGS) et
l’Observatoire Français des drogues et des toxicomanies (OFDT),
l’utilisation de ces produits de synthèse, si elle est
incontestablement en hausse, reste un épiphénomène, au vu du nombre
de cas identifiés. Mais pour le Dr Micallef, il serait absurde de
s’arrêter aux cas constatés par les autorités. « Quand on a cinq
cas, c’est qu’en réalité on en a cinq cent ; ce qui nous alerte,
c’est la tendance évolutive » explique-t-elle.
Augmentation du taux de THC dans le cannabis en
circulation
A cette circulation semble-t-il accru des produits de synthèse
s’ajoute le phénomène plus ancien de l’augmentation de la
concentration en THC dans le cannabis vendu de rue. Selon le
service national de la police technique et scientifique (PTS), ce
taux de THC, qui tournait autour de 7 % au début des années 2000
est désormais de 28 %. Les consommateurs seraient en recherche de
ces produits très concentrés. La police a ainsi récemment saisi un
gel de cannabis avec une concentration de THC de 91 %. Une
situation inquiétante puisque plus le taux de concentration au THC
est élevé, plus la dépendance au produit et les dangers pour la
santé mentale du consommateur sont accrus.
Une situation qui relance le débat sur la légalisation du cannabis
récréatif. En effet, selon ses partisans, une telle légalisation
permettrait de contrôler le taux de THC du cannabis vendu
légalement pour favoriser la consommation de cannabis fort en CBD
(cannabidiol), une molécule du cannabis considéré comme moins
nocive que le THC.
La légalisation aurait beaucoup plus d’avantages que la prohibition. Un contrôle du produit, une distribution encadrée et la création d’emplois . Que les médecins français arrêtent avec leurs arguments et regardent ce qu’il se passe ailleurs.
La France a la première place dans la consommation de cannabis. Et pour protéger la jeunesse il faut investir l’argent récolté dans la prévention.
Anna Cannavacciuolo (IDE)
Légalisation=danger
Le 22 novembre 2022
Danger car le business du cannabis est vite devenu la porte d'entrée de la mafia dans les pays qui ont légalisé. Danger car l'usage du cannabis est vite devenu la porte d'entrée vers d'autres drogues, dont celles qui se fument aussi,comme l’épouvantable crack.
Maignan Pharmacien
Cibler les consommateurs, @Anna Cannavacciulo
Le 23 novembre 2022
Allez dire cela aux parents de Vanessa et à toutes les victimes annuelles de cette drogue totalement inutile et néfaste pour la société et la santé (largement au même niveau que l'alcool) ! Que l'on s'en prenne enfin réellement aux consommateurs récréatifs de cette drogue par des amendes carabinées et des travaux d'intérêt généraux, plus de consommateurs = plus de trafic. Et quand on voit le désastre de la légalisation aux Pays Bas, cela ne fait pas envie du tout.