
L’extension de l’épidémie de Covid-19 dans le monde a conduit
à mettre en place des protocoles de détection rapide des cas
positifs à des fins d’isolement. La réouverture des écoles a
cependant fait craindre un risque de transmission accru. Or le
dépistage des enfants pose des problèmes pratiques liés en partie
aux difficultés de réalisation des prélèvements dont la qualité
conditionne la fiabilité des tests. Par ailleurs, si la RT-PCR est
la méthode de référence pour affirmer l’infection, symptomatique ou
non, en pédiatrie comme chez l’adulte, la nécessité d’un résultat
rapide peut conduire à opter pour la détection du virus par test
antigénique en cas de symptômes ayant débuté depuis moins de 4
jours. Néanmoins, la sensibilité et la spécificité de ces tests ont
été peu étudiées en pédiatrie. De surcroît, plusieurs tests
antigéniques sont disponibles sur le marché.
Une spécificité de 100 %...
Les patients avaient un âge médian de 3 ans (intervalle
interquartile 1 à 7, de 0 à 17 ans) ; 59 % étaient des garçons. Les
signes cliniques évoluaient en médiane depuis un jour (de 1 à 3) et
les prélèvements ont été effectués à cette phase initiale de la
maladie. Les plus fréquents étaient la fièvre (67 %), la toux (50
%), la rhinorrhée (52 %), la dyspnée (15 %), les céphalées (8 %),
les troubles gastro-intestinaux (23 %) mais seulement un cas
d’anosmie. Finalement, 18 patients avaient une RT-PCR positive (4,1
%) ; 14 étaient positifs par les deux méthodes et 4 positifs
uniquement par RT-PCR. Tous les échantillons positifs par test
antigénique étaient aussi positifs en RT-PCR. Les 422 autres
patients étaient négatifs pour les deux tests. Les signes cliniques
étaient pratiquement identiques pour les enfants positifs et
négatifs. Ainsi, la sensibilité du test antigénique dans cette
population était de 77,78 % (intervalle de confiance à 95 % IC
51,92-92,63) et la spécificité de 100 % (IC 98,98-100). Cependant,
malgré un échantillon de population important, la prévalence de
l’infection était basse et de ce fait le nombre d’échantillons
positifs limité.
Pr Jean-Jacques Baudon