
À partir du 23 juillet, 16 000 athlètes et près de 5 000
accompagnants issus de plus de 200 pays participeront aux Jeux
olympiques et paralympiques (JO) à Tokyo. En prévention de la
Covid-19, le Comité international olympique (CIO) prévoit le port
du masque, des tests sur place et il encourage la vaccination des
sportifs.
Or, le Japon a déclaré l’état l’urgence jusqu’au 20 juin, avec
70 000 cas positifs et moins de 5 % de sa population vaccinée, le
taux le plus bas de tous les pays de l’OCDE.
Mis en cause : les sports d’intérieur, l’hébergement, les systèmes de ventilation obsolètes
Parallèlement, les voix de plusieurs spécialistes en
infectiologie et en santé publique s’élèvent pour remettre en
question les mesures de protection proposées par le CIO. Selon eux,
celles-ci ne seraient pas des plus adéquates pour les athlètes les
plus à risques, mais aussi pour les bénévoles, les entraîneurs et
autres acteurs du sport. Par exemple, les épreuves en plein air,
comme la voile ou l’équitation, pourraient être à faible risque,
mais celles qui se déroulent en intérieur, comme la gymnastique, ou
qui imposent un contact étroit, comme la boxe ou la lutte,
exposeraient à un risque plus élevé, y compris pour le public. Que
penser enfin de l’hébergement, dont les chambres sont prévues pour
trois personnes, et dont le système de ventilation date d’avant la
pandémie.
Selon cet aréopage, l’Organisation mondiale pour la santé
devrait convoquer un comité d’urgence comprenant non seulement des
épidémiologistes, mais aussi des experts en génie du bâtiment, de
la ventilation et de la sécurité, pour formuler des conseils
permettant un bon déroulement des JO de Tokyo. Cela avait déjà été
le cas pour gérer l’épidémie de virus Zika en 2016, avant les JO de
Rio, au Brésil.
Dr Patrick Laure