Vers la fin de la gratuité des tests de « convenance » ?
Paris, le lundi 28 juin – Pour relancer la campagne de
vaccination, l’Académie de médecine propose de mettre fin à la
gratuité des tests réalisés sans raisons médicales. Une proposition
bien reçue par le gouvernement.
Comment relancer la vaccination contre la Covid-19 ? En
France, la campagne de vaccination ralentit incontestablement. Le
nombre de primo-injections est passé d’environ 400 000 par jour fin
mai à environ 250 000 par jour désormais. La France devrait bientôt
se heurter à un plafond de verre vaccinal qui, si l’on observe les
autres pays occidentaux, se situe aux alentours de 60 % de
primo-vaccinés. Une couverture vaccinale qui serait insuffisante
pour nous assurer une immunité collective et mettre fin à
l’épidémie (si l’on en croit certains épidémiologistes).
Face à cette situation, plusieurs stratégies sont envisageables
pour inciter et notamment les plus jeunes à se faire vacciner. Les
États-Unis ont opté pour la carotte en proposant aux vaccinés des
bières, des donuts et même parfois des joints et des armes. En
France, l’Académie de Médecine préfère le bâton. Dans un communiqué
publié mercredi dernier, elle propose de mettre fin à la gratuité
des tests dits « de convenance » pour les personnes
non-vaccinés. En effet, la France est l’un des rares pays d’Europe
(avec la Norvège) à assurer une gratuité totale des tests
antigéniques et PCR. Ainsi, la Sécurité Sociale prend en charge
tous les tests réalisés en France, qu’ils soient réalisés pour des
raisons médicales (personnes symptomatiques, cas contact, dépistage
massif…) ou pour convenance personnelle (pour voyager par exemple).
Les tests gratuits permettent d’éviter la
vaccination
Selon l’Académie de Médecine, le recul de l’épidémie ces deux
derniers mois et la mise en place d’un pass sanitaire depuis le 9
juin augmentent la proportion de ces tests de convenance. En effet,
puisqu’un test négatif permet l’obtention du pass sanitaire, les
personnes qui ne souhaitent pas se faire vacciner peuvent très bien
se faire tester gratuitement à chaque fois qu’ils souhaitent
voyager ou se rendre dans un lieu nécessitant un pass sanitaire
(réunion de plus de 1 000 personnes, stades, festivals, boites de
nuit…).
« Cette frange de la population qui hésite encore à se
faire vacciner utilise de façon excessive la possibilité de se
faire tester » résume le Pr Yves Buisson président du groupe
Covid-19 à l’Académie de Médecine.
La fin de la gratuité des tests de « convenance »
aurait également le mérite de faire faire des économies à la
collectivité, puisque le remboursement des tests devrait couter 5
milliards d’euros à la Sécurité Sociale en 2021.
Trop tôt pour le gouvernement
Interrogée sur cette proposition ce lundi sur France Info,
Gabriel Attal a indiqué que la question de la fin de la gratuité
des tests de convenance « se posera autour de la rentrée ».
Le porte-parole du gouvernement estime en effet qu’il est encore
trop tôt pour mettre fin à la gratuité. Il a notamment pris
l’exemple des jeunes qui ne sont pour beaucoup pas encore éligibles
à la seconde dose et pour qui « il serait injuste » de
rendre payant des tests nécessaires pour obtenir le pass
sanitaire.
Ce n’est pas la première fois que l’Académie de Médecine propose
des mesures fortes pour inciter les Français à se faire vacciner.
En avril, elle avait estimé qu’un pass vaccinal était préférable à
un pass sanitaire et que seules les personnes vaccinées devraient
pouvoir avoir accès à certains lieux publics et évènements. Le 25
mai dernier, les académiciens s’étaient dits favorable à une
obligation vaccinale pour une large proportion des fonctionnaires
et des professionnels en contact avec le public.
Dali avait déjà peint les montres molles. Mais donnaient-elles l'heure exacte ?
Dr Albert Brenner
Convenances ?
Le 04 juillet 2021
Bizarre raisonnement sur les tests covid. Il ne faudrait pas les rembourser s'ils sont fait à l'initiative du patient/chaland ces derniers pourraient, ce faisant, échapper à la vaccination, cette dernière, généralisée, étant censée nous assurer une immunité collective.
Quelles contorsions, quand on nous rappelle que, s'agissant de viroses avec hôte intermédiaire animal, tout espoir de la faire disparaitre est vain, l'immunité de groupe est un concept vide de sens et seule la vaccination poursuivie indéfiniment peut espérer en atténuer les conséquences.
La seule question, toute autre, est : veut-on savoir si le client/chaland est porteur du virus. De toutes façons, comme il est très clair qu'aucune prise en charge médicale préhospitalière n'est ni organisée, ni même pensée, autant que le client/électron libre fasse ce qui lui semble le mieux pour lui, étant livré à lui même seulement, puisqu'on ne lui propose officiellement rien du tout.