
Paris, le lundi 5 juillet 2021 – Alors que la cohabitation
entre usagers de drogue et riverains est de plus en plus difficile
dans le nord-est parisien, associations et élus locaux de gauche
demandent une meilleure prise en charge des toxicomanes.
Le 30 juin dernier, les forces de l’ordre ont évacué les
jardins d’Eole, lieu de réunion des consommateurs de crack du
nord-est parisien. Une décision prise par le ministre de
l’Intérieur Gérald Darmanin et la maire de Paris Anne Hidalgo après
que plusieurs incidents aient récemment opposé les toxicomanes aux
riverains (tirs de mortier, agressions au couteau des uns, tirs de
mortier des autres…). Pour l’instant, aucun nouveau lieu d’accueil
des toxicomanes parisiens n’a été défini, bien que la friche
Ordener-Poissonniers dans le 18ème
arrondissement ait la préférence de la municipalité.
Cette évacuation des jardins d’Eole survient seulement six
semaines après que la place de Stalingrad, « scène ouverte de
consommation de drogue » selon la préfecture de police, ait été
évacuée et les toxicomanes conduits vers ces jardins. Deux
évacuations coup sur coup qui soulignent le problème jusque là
impossible à résoudre de la prise en charge des consommateurs de
crack, qui sont baladés d’un lieu de consommation à un autre,
toujours dans le Nord-est parisien, depuis désormais près de 30
ans, au grand dam des riverains dont la situation ne cesse de se
dégrader.
Vers de nouvelles salles de shoot à Paris ?
Plusieurs propositions concrètes sont mises en avant par les
auteurs des tribunes. Ils proposent notamment de créer de nouvelles
salles de consommation à moindre risque (SCMR), plus connus sous le
nom de « salles de shoot ». Paris n’en compte actuellement
qu’une seule, contre quatre à Zurich. Les associations et les élus
reprennent également à leur compte une proposition faite par la
Ville de Paris en 2019, à savoir la création d’un réseau
métropolitain de centres de repos, soins et consommation, afin
d’éviter que les toxicomanes ne se regroupent en un seul point de
la région parisienne. L’objectif de ces différentes mesures est de
permettre à la fois une meilleure prise en charge médicale et
sociale des usagers de drogue et de redonner de la tranquillité et
de la sécurité aux habitants des quartiers concernés.
Nicolas Barbet