Branle-bas de combat face au variant delta

Paris, le vendredi 9 juillet 2021 – Conseil de défense, consultation des élus, projet de loi : le gouvernement se mobilise pour éviter que le variant delta ne provoque une reprise de l’épidémie

C’est un petit jeu auquel les journalistes et les Français sont malheureusement désormais bien habitués. Ce mercredi, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a annoncé la tenue d’un Conseil de défense lundi prochain, soit 24 heures avant le Conseil des ministres et tout le monde essaye désormais de deviner quelles décisions vont être prises par l’exécutif et à quelles nouvelles restrictions les Français vont être soumis.

Le ton de Gabriel Attal à la sortie du dernier Conseil des ministres n’incitait pas à l’optimisme. « Le risque d’une quatrième vague est là » a-t-il déclaré alors que le variant delta, plus contagieux que les précédentes mutations du Sars-Cov-2, compte désormais pour 40 % des nouvelles contaminations en France. Le nombre de contaminations repart à la hausse dans notre pays depuis une dizaine de jours et le variant delta est déjà majoritaire dans certaines régions dont Paris. Le gouvernement regarde également avec inquiétude la situation au Royaume-Uni et en Espagne, où le variant delta a provoqué une hausse rapide des contaminations, sans augmentation du nombre de morts fort heureusement.

Si rien (ou presque) n’a fuité pour l’instant sur les prochaines décisions du gouvernement, on évoque notamment le renforcement des contrôles aux frontières, la mise en place d’un isolement contraignant des personnes contaminés et une extension du pass sanitaire, qui pourrait être rendu obligatoire dans les restaurants et les lieux culturels. La rumeur évoque même une allocution solennelle du Président de la République Emmanuel Macron juste avant le 14 juillet. Un signe que la situation épidémique est prise très au sérieux par les autorités.

Le Conseil Constitutionnel sera consulté

Sur le terrain de la vaccination obligatoire des soignants, le gouvernement semble avoir décidé d’accélérer les choses, après avoir longtemps considéré que la question pouvait attendre la rentrée. L’ambition de l’exécutif est désormais de faire voter une loi en ce sens avant la fin de l’été. L’aval du Parlement ne devrait pas être difficile à obtenir : récemment consulté par le Premier Ministre Jean Castex, tous les groupes parlementaires se sont montrés favorable à la vaccination obligatoire des soignants, à l’exception des élus du Rassemblement National. Les Républicains et les députés de la France Insoumise se sont même dits favorable à une obligation vaccinale pour tous les fonctionnaires en contact avec le public.

Souhaitant obtenir le soutien politique le plus large sur cette question, Jean Castex a également consulté les représentants des élus locaux ce jeudi. Il les a notamment avertis que le Président de la République allait vraisemblablement saisir le Conseil Constitutionnel de la constitutionnalité de cette loi. En 2015, les Sages avaient jugé la vaccination obligatoire des enfants conforme à la Constitution. De son côté, la ministre du Travail Elisabeth Borne va recevoir ce vendredi les partenaires sociaux pour discuter des sanctions qui seront mises en place contre les soignants récalcitrants.

Face à ce retour de l’épidémie, l’exécutif joue gros dans les prochains jours. D’un point de vue sanitaire mais également politique. Car il va sans dire qu’une mauvaise gestion de l’épidémie et un retour des restrictions pourrait constituer une épine dans le pied d’Emmanuel Macron avant sa probable campagne pour sa réélection.

Quentin Haroche

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Vos réactions (3)

  • Un regard d'outre-rhin...

    Le 10 juillet 2021

    En Allemagne, les experts présentent des avis plus nuancés qu'en France.
    Dans un interview récent le professeur Mertens, président du Comité permanent de la vaccination (STIKO) s'oppose, en tenant compte de connaissances actuelles, à la vaccination des enfants et des adolescents. En effet, il estime que même le variant delta ne présente pas de risque significatif pour cette tranche d'âge et que le risque de myocardite lié aux vaccins, avec un risque d'insuffisance cardiaque à long terme qui ne peut pas être exclu, motive cette prise de position qui selon lui est partagée par la moitié des pays européens, notamment les pays scandinaves et la Grande-Bretagne. Il estime que l'immunité collective peut être atteinte en tenant compte également de l'immunité post-infection chez les personnes non vaccinés.

    Dr Johannes Hambura

  • Un regard d'outre-rhin...

    Le 13 juillet 2021

    En Allemagne, les experts présentent des avis plus nuancés qu'en France.
    Dans un interview récent le professeur Mertens, président du Comité permanent de la vaccination (STIKO) s'oppose, en tenant compte de connaissances actuelles, à la vaccination des enfants et des adolescents. En effet, il estime que même le variant delta ne présente pas de risque significatif pour cette tranche d'âge et que le risque de myocardite lié aux vaccins, avec un risque d'insuffisance cardiaque à  long terme qui ne peut pas être exclu, motive cette prise de position qui selon lui est partagée par la moitié des pays européens, notamment les pays scandinaves et la Grande-Bretagne. Il estime que l'immunité collective peut être atteinte en tenant compte également de l'immunité post-infection chez les personnes non vaccinés.

    Dr Hambura

  • Epouvantail

    Le 13 juillet 2021

    Je ne comprends pas cette peur du variant Delta, qui se rèvèle bien moins mortel que ses prédecesseurs et qui va ainsi contribuer fortement à l'immunité collective. https://infodujour.fr/societe/50951-covid-19-nouvelles-infos-autour-du-variant-delta JP Moreau Biologiste en retraite

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