
Le cas d’un patient atteint d’une anarthrie associée à une tétraparésie spastique
Le décodage des signaux électriques neuronaux du cortex sensorimoteur émis lors des tentatives de langage est-il possible et exploitable ? C’est ce que suggèrent les résultats obtenus chez un patient atteint d’une anarthrie associée à une tétraparésie spastique résultant d’un accident vasculaire du tronc cérébral. Un implant réseau de haute densité d'électrodes intracorticales a été mis en place par voie sous-durale au niveau du centre du langage. Quarante-huit séances d’une demi-heure environ chacune ont permis au patient de tenter d’articuler une cinquantaine de mots, ce qui correspond à 22 heures d’enregistrement. Les données ainsi recueillies ont été traitées au moyen d’algorithmes dérivés de l’apprentissage profond qui ont permis d’établir des corrélations entre l’activité cérébrale et la détection/classification des mots.98 % des tentatives de production des mots individuels identifiée avec succès
Le décodage des phrases à partir de l’activité corticale en
temps réel s’est effectué à raison d’une vitesse médiane de 15,2
mots par minute, avec un taux médian d’erreurs de l’ordre de 25,6
%. Les analyses post hoc ont révélé que la quasi-totalité
(98 %) des tentatives de production des mots individuels était
identifiée avec succès. Leur classification exacte à partir des
signaux corticaux a pu être faite avec une exactitude de 47,1 % et
cette performance s’est maintenue pendant toute la durée de
l’étude, soit 81 semaines.
Schéma de l'interface
"cerveau-machine" dite ICM développée par Moses, D et ses
collaborateurs. |
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Society.
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Dr Peter Stratford