
Les effets de l’environnement sonore sur la performance
sportive sont étudiés de longue date. Ainsi, diffuser de la musique
permet de diminuer la sensation de fatigue, de stress et
d’améliorer sensiblement les capacités physiques.
Ces résultats, pour beaucoup, ont été établis en laboratoire.
Les chercheurs peuvent y contrôler les principaux paramètres et les
faire varier en fonction des hypothèses qu’ils souhaitent
tester.
Dans un stade, en revanche, les études sont plus complexes.
Allez donc demander à un groupe de supporteurs de moduler
l’intensité de leurs chants ! En outre, on dispose de peu de
travaux sur l’impact du « bruit de fond permanent »
provenant des spectateurs. Tout le monde se souvient encore de
l’usage controversé de la vuvuzela lors du Mondial de football
2010, en Afrique du Sud !
Des chercheurs allemands ont, grâce à un équipement
exceptionnel, réussi à étudier les effets du bruit issus du stade
sur les passes effectuées par des footballeurs
préprofessionnels.
La durée des passes était augmentée en l’absence d’ambiance
Quinze joueurs, âgés en moyenne de 21 ans, ont été recrutés en
centre de formation professionnelle. Peu d’entre eux avaient déjà
joué dans un stade comprenant plus de 10 000 spectateurs, mais tous
étaient habitués à la pratique en « Footbonaut ».
Différentes modalités de passe étaient proposées par
l’équipement, tandis que divers bruits de fond étaient diffusés
(volume 85 dB) : des supporteurs chantant et scandant (situation
positive), des huées et sifflements (situation négative), les
seules indications sonores du Footbonaut (situation de
base), et aucune ambiance (port de protections auditives).
Toutes situations sonores confondues, la précision des passes
était de 85,8 % et leur durée de 2,2 secondes. Si la précision n’a
pas varié, la durée était augmentée en l’absence d’ambiance et en
situation négative. Aucun impact pour la situation positive.
Selon les auteurs, ces résultats pourront servir à entraîner
les joueurs aux différentes ambiances sonores qu’ils rencontreront
au cours des matchs.
Dr Patrick Laure