
Depuis quelques années, le monde du sport est confronté à un
défi : comment inclure les femmes transgenres dans les compétitions
sportives, quel qu’en soit le niveau, local ou
international ?
Certes, aucune sportive ouvertement déclarée transgenre n’a
pour l’instant participé à une rencontre internationale, comme les
Jeux olympiques ou autre. Toutefois, leur place croissante dans la
société doit conduire les responsables sportifs à entamer une
réflexion à ce propos.
Historiquement, certains sportifs dont le sexe était
indéterminé ont tenté d’en tirer profit pour avoir un avantage en
concourant dans la catégorie « féminine ». Des mesures
réglementaires ont donc été prises pour débusquer cette forme de
tricherie. Mais rien ne prévoit l’arrivée d’une femme trans parmi
des femmes.
Une équipe de l’université de Loughborough (UK) a voulu en
estimer les implications pour le sport de haut niveau. Ils ont mené
une revue de la littérature, fondée sur les bases de données
habituelles, et ont retenu 24 publications, incluant 1 829
participantes (1).
Peu de variation de la force musculaire
Après 12 mois de prise médicamenteuse, les valeurs
d’hémoglobine et d’hématocrite avaient diminué d’environ 9 %, se
rapprochant des valeurs observées chez les femmes. Ces variations
biologiques sont susceptibles de réduire les performances dans les
sports d’endurance. C’est, en tout cas, le constat dans l’une des
rares études de sportives trans, montrant qu’en course à pied,
elles n’étaient pas plus compétitives dans la catégorie
« féminine » qu’elles ne l’avaient été chez les hommes
auparavant (1).
La masse maigre était réduite d’environ 4 % en moyenne en 12
mois et la masse grasse sensiblement augmentée. Les effets sur la
force musculaire étaient plus contrastés : chez certaines, elle
avait diminué d’environ 4-5 %, tandis que chez d’autres, elle avait
légèrement augmenté. Selon les auteurs, la force pourrait être
conservée chez les femmes trans durant les 3 premières années de
leur transition hormonale.
Dr Patrick Laure