
Dites-nous tout !
Ce portail a été créé en 1990 aux Etats-Unis par les Centres de contrôle des maladies et la Food and Drug Administration. Son objectif, clairement affiché, est d’encourager tous les citoyens à signaler les effets qu’ils attribuent à l’administration récente d’un vaccin et ce même s’il n’est nullement assuré que ce dernier soit à l’origine du fait rapporté. Le dispositif permet aux responsables de la pharmacovigilance de repérer des « signaux » qui n’auraient pas été mis en évidence par les essais cliniques, en lien avec les autres systèmes d’information (émanant d’établissements de santé ou de médecins). Cependant, avant cette analyse, les informations brutes et sans filtre du VAERS ne sauraient être considérées comme significatives. Il est donc totalement erroné et prématuré d’annoncer que le vaccin aurait provoqué des milliers de morts en s’appuyant sur ce registre.Le petit chat est mort
Pour finir de s’en convaincre, il suffit d’examiner certains des effets les plus loufoques rapportés par les utilisateurs du VAERS. Ainsi, le site américain FactCheck avait repéré dans un décryptage publié mi-mai une femme morte d’un accident de voiture deux semaines après sa vaccination. Aussi tragique, était signalée la mort par suicide d’un adolescent de 17 ans. Les auteurs de l’enquête remarquaient également qu’était évoqué le décès d’un enfant de 2 ans… alors que la vaccination ne concernait à l’époque que les adultes. Plus récemment des internautes français ont débusqué un signalement évoquant la disparition d’un animal domestique. Et que penser de ce « troisième bras poussé hors de mon front et [qui] me gifle souvent » ? Même s’il s’agit de la main d’un plaisantin, ayant voulu peut-être mettre en évidence les limites du VAERS, l’anecdote confirme comme le disait début mai PolitiFact (cité par l’Agence Science Presse canadienne) le risque que la base de donnée devienne un « terreau fertile pour la désinformation ».Aurélie Haroche