
Trahison ?
Cependant, comme seuls les médecins traitants peuvent prétendre à cette augmentation, les équipes de SOS médecins en sont exclus. Cette situation jugée inique par SOS médecins est dénoncée depuis le début du mois d’août par la fédération, d’autant plus que comme l’ont rappelé dans plusieurs médias Jean-Christophe Masseron président de la fédération et Serge Smadja secrétaire général de SOS Médecins, le ministre de la Santé, Olivier Véran s’était engagé lors de leur congrès à entendre leur revendication. Celle-ci vise à obtenir une revalorisation de 10 euros de la majoration de déplacement en journée (fixée aujourd’hui à 10 euros).Préavis de grève
Après une lettre adressée début août au Président de la République demeurée sans réponse, SOS Médecins réfléchit désormais à une mobilisation plus active, dont les contours devraient être décidés lors de l’Assemblée générale extraordinaire de la fédération ce vendredi. Déjà, certaines antennes locales se préparent à cesser leur activité, tout au moins en journée. Ainsi, Jean-Christophe Masseron signale dans le Quotidien du médecin que « plusieurs associations, comme celle de Cherbourg, ont déjà déposé un préavis de grève pour exprimer leur colère ». De même, en Isère, l’association SOS Médecins Grenoble s’est déjà déclarée prête à interrompre ses visites à domicile, comme il y a trois ans. « Ça fait quatre ans qu'on se bat, mais à ce tarif-là, ce n'est plus possible » explique dans le Dauphiné Libéré Romain Vernier, le président de l'association.L’accès aux soins de certaines populations fragilisé ?
Partout, en France, les médecins de SOS font le même constat : la tarification actuelle ne peut que conduire à limiter les visites à domicile, alors même que le réseau contribue aujourd’hui majoritairement au maintien de ce type de consultations (avec 10 000 visites par jour). Romain Vernier détaille ainsi « une visite longue à domicile dure "entre 45 minutes et 1 heure" et coûte 35 euros. Or, pendant la même durée, les généralistes de SOS médecins peuvent enchaîner plusieurs consultations dans les points fixes, facturées 25 euros ». De plus, la diminution de l’activité à domicile de SOS Médecins risque d’affecter l’accès aux soins des plus fragiles, alerte la fédération. Face à ces enjeux, elle est donc déterminée à faire entendre sa voix, par la grève et/ou par le refus des « visites demandées par le SAMU ou la police dans le cadre des gardes à vue ou des certificats de décès » explique dans le Quotidien du médecin Jean-Christophe Masseron.L.C.