Pas plus d’hospitalisations pour Covid-19 parmi les enseignants…

L’accès aux établissements scolaires a été réduit un peu partout au cours de la pandémie de Covid-19, pendant des durées variables selon les pays. Ces fermetures scolaires ont eu un impact important sur l’éducation, sur les interactions sociales et la santé physique et mentale des enfants, particulièrement ceux issus des classes économiquement défavorisées. Partout dans le monde, les gouvernements ont dû à plusieurs reprises peser les risques et les bénéfices des fermetures scolaires. L’un des éléments de cette réflexion complexe est le risque encouru par les enseignants au cours de l’exercice de leur métier.

Pour nourrir la réflexion, une équipe écossaise a évalué le risque d’hospitalisation pour Covid-19 pour les enseignants et leurs familles, en comparaison avec celui des soignants et celui des adultes actifs de la population générale. L’étude va de mars 2020 à juillet 2021. Elle inclut 2 périodes de fermeture, 2 périodes d’ouverture et une période de réouverture progressive.

Et moins de risque de forme grave

En cette période de rentrée scolaire, les données devraient rassurer les enseignants, leurs familles et leurs représentants. Après ajustement pour différents critères (âge, comorbidités, genre, etc.), aucune augmentation du risque d’hospitalisation pour Covid-19 par rapport à la population générale n’est retrouvée, à aucune des différentes périodes considérées. Pendant les fermetures de classes, le risque d’hospitalisation pour les enseignants est environ la moitié de celui de la population générale en âge de travailler. Le risque augmente de 2,4 fois pendant l’automne 2020, quand les écoles sont à nouveau ouvertes, atteignant ainsi le niveau de risque de la population générale.

Quant au risque de forme grave, il semble inférieur chez les enseignants, en comparaison avec la population générale. Pour les familles, les risques ne sont pas non plus supérieurs à ceux de la population générale.

Dr Roseline Péluchon

Référence
Fenton L et coll. : Risk of hospital admission with covid-19 among teachers compared with healthcare workers and other adults of working age in Scotland, March 2020 to July 2021: population based case-control study. BMJ 2021;374:n2060. doi.org/10.1136/BMJ.N2060

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Vos réactions (2)

  • Grandes vacances pour les profs !

    Le 03 septembre 2021

    L'Education Nationale étant gouvernée non par son ministre mais par ses immuables syndicats, nous avons assisté (qui s'en serait étonné ?) à leurs traditionnelles 'revendications', sous le (vrai pour une fois) prétexte de pandémie.
    Et comme tout fonctionnaire dont l'emploi (donc la sécurité de ses proches) est garanti à vie, par principe l'enseignant ne se soucie pas des conséquences économiques qui pèsent depuis 18 mois sur les millions de salariés du privé.
    Aussi, attendons-nous dans les semaines à venir à quelques 'actions fortes' comme ils disent, dès lors qu'une classe devra être fermée dès le moindre cas avéré.
    Courage aux parents salariés du privé qui devront encore une fois prendre des congés pour en assumer la garde...

    Dr Alain Cros

  • Arrêtons d'être manichéistes (public/privé) (au Dr Cros)

    Le 08 septembre 2021

    Dr Cros, vos propos très représentatifs d'une majorité de médecins me choquent.
    En tant que petite-fille, fille, sœur et nièce d'enseignants, je voudrais juste témoigner d'une réalité que vous semblez ignorer.
    Les profs subissent comme tous les travailleurs sous hiérarchie de nos jours des contraintes de plus en plus fortes aboutissant à d'importantes souffrances au travail ; on leur applique (et à nos enfants indirectement) les principes de rentabilité, la folie de l'évaluation permanente, ainsi que du travail administratif à peu près inutile... Ils sont souvent précaires financièrement, particulièrement ceux qui n'ont pas le CAPES alors qu'ils bossent aussi bien que les autres, et les célibataires. Une amie a à peine les moyens de changer de voiture (visez une simple Clio) et ne pourra jamais acheter son logement. Ils subissent les inepties de changements de programmes à tout va et sont tenus de laisser leur esprit critique et pédagogique de côté, et d'appliquer les consignes de leur ministère.
    Par ailleurs, les parents qui doivent garder leurs enfants pour cause de fermeture de classes sont autant emmerdés qu'ils soient du public que du privé !
    Enfin, concernant la décision de fermeture des classes dès 1 seul cas de Covid détecté, je ne suis pas certaine qu'elle émane des profs et de leurs syndicats. Quid du ministère et de ses conseillers médicaux ?

    Par rapport à la problématique des écoles de façon plus médicale, je trouve dommage que l'on n'ait pas privilégié la vaccination massive des personnels y travaillant, et le testing de tous les élèves en cas de cas de Covid, afin d'éviter les fermetures de classes "à l'aveugle".

    Je suis d'accord, nos hautes instances dirigeantes n'ont pas vraiment mis au devant l'intérêt des enfants.
    Mais arrêtons les guéguerres inter-professionnelles qui sont des équivalents de racisme social, solutions faciles pour trouver des boucs émissaires et offrir une petite porte de sortie à sa colère.
    Une saine colère sociale est utile si elle est rassembleuse et canalisée.
    Au secours entraidons-nous !

    Dr A. Pipet (ancienne PH et désormais libérale. Bonne connaissance des inconvénients du public comme du privé... !)

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