
« Rééduquer versus réadapter », c’est la grande
controverse de la prise en charge rééducative post-AVC. Autrement
dit, y-a-t-il un intérêt à parfaire analytiquement les grandes
fonctions telles que la préhension ou la marche, ou faut-il
préférentiellement voire exclusivement considérer les résultats
fonctionnels de ces capacités quelle qu’en soit leur qualité ? Un
nouvel aspect de la question est abordé à travers un article
traitant de la rééducation de l’un des paramètres analytiques de la
marche fréquemment déficitaires en post-AVC, à savoir l’asymétrie
spatiale (différence de longueur du pas). Diverses déficiences
sensorimotrices du membre inférieur parétique peuvent expliquer une
démarche spatio-temporelle asymétrique, selon qu’il s’agisse d’une
diminution de la longueur du pas parétique ou de celle du coté sain
(par raccourcissement temporel de la phase d’appui parétique). Si
l’amélioration de cette asymétrie représente un important objectif
thérapeutique dans la rééducation, les effets de la modification du
schéma de marche sur l'équilibre restent cependant à
déterminer.
Conséquences sur la position du corps dans les plans sagittal et frontal dans le groupe biofeedback
À l’analyse, lorsque les participants marchaient sans
biofeedback, le « moment » angulaire du corps entier dans
les plans sagittal et frontal était négativement corrélé avec les
scores de l'échelle d'équilibre de Berg et celui de l'évaluation
fonctionnelle de la marche. Ceci confirme la validité du moment
angulaire du corps entier en tant que mesure objective de
l'équilibre dynamique. Cependant, pour le groupe avec biofeedback
rééducatif, il a également été observé que lorsque les patients
marchaient de manière plus symétrique, le moment angulaire de leur
corps dans le plan sagittal augmentait plutôt que diminuait,
suggérant que la réduction de l’asymétrie spatiale augmente les
déficits de l’équilibre.
Anne-Céline Rigaud