
L’inflammation joue un rôle central dans la progression des
lésions d’athérosclérose quel que soit leur stade : de leur
constitution à leur rupture, le processus inflammatoire, par
essence multifactoriel, intervient d’autant plus quand il est
exacerbé par des agents pathogènes. Les agressions virales sont
partie prenante et le risque d’évènements cardiovasculaires majeurs
(ECVM) associé à ces dernières a été au demeurant mis en exergue
entre 1915 et 1929, une période qui inclut la pandémie de grippe
espagnole qui a sévi entre 1918 et 1920.
Un net avantage en terme de mortalité globale et cardiovasculaire
Un essai randomisé multicentrique international (30 centres,
huit pays), mené à double insu contre placebo, a ainsi inclus 2 571
patients principalement victimes d’un infarctus du myocarde récent
(IDM) (99,7 %) ou plus accessoirement d’une maladie coronarienne
stable à haut risque (0,03 %). Le critère de jugement principal
combinait la mortalité globale ainsi que l’incidence des IDM ou des
thromboses de stent. Les critères secondaires comprenaient, en plus
des évènements précédents, les ECVM.
L’essai a été interrompu prématurément en raison de la
pandémie de Covid-19. Entre le 1er octobre
2016 et le 1er mars 2020, 1 290
participants ont reçu le vaccin antigrippal, les autres ayant une
injection sous-cutanée de sérum physiologique. Au terme d’un suivi
de 12 mois, le critére de jugement principal était retrouvé pour 67
participants (5,3 %) du groupe traité, versus 91 (7,2 %)
dans l’autre groupe, ce qui conduit à un hazard ratio (HR) de 0,72
(intervalle de confiance à 95 % IC 95 % : 0,52 à 0,99 ; p =
0,040).
Quant à la mortalité globale, les valeurs correspondantes sont
respectivement de 2,9 % et 4,9 %, soit un HR de 0,59 (IC 95 % 0,39
à 0,89 ; p=0,010) et la même tendance est observée quant à la
mortalité cardiovasculaire (HR= 0,59 ; 0,39 à 0,90 ;
p=0,014).
Dr Catherine Watkins