Martinique : la fracture entre soignants vaccinés et non vaccinés s’aggrave
Fort-de-France, le mardi 26 octobre 2021 – L’annonce, par le
Président de la République, d’une obligation vaccinale pour tous
les soignants a immédiatement provoqué des fortes tensions en
Martinique qui n’ont cessé de s’accentuer et à ce jour seuls 20 %
des agents hospitaliers du CHU ont reçu une dose de vaccin
anti-Covid.
Attaques discriminatoires contre les vaccinées
La semaine passée, des personnels du CHU empêchaient les
contrôles des passes et filtraient les entrées. Ils n’ont levé le
piquet que sous la contrainte après des affrontements vigoureux
avec les forces de l’ordre qui ont abouti à trois interpellations
et quatre gendarmes blessés.
Dans ce contexte, le ministre de la Santé a annoncé que bien qu'il
ne saurait y avoir de dérogation à la vaccination obligatoire «
l'application de la mesure se fera avec discernement, avec
progressivité, à mesure que la pression sanitaire diminue ».
Mieux pour les antis, la direction du CHU annonçait dans une note
interne que « tous les personnels pourront entrer dans leur
service » avec ou sans passe sanitaire. Un recul qui ne semble
pas apaiser les tensions, de nombreux professionnels de santé
demandant que soit levée toute obligation vaccinale.
Vendredi c’était au tour des pros-vaccins de donner de la voix.
Environ 80 personnes se sont ainsi rassemblées en silence devant
l’hôpital, avec des pancartes pour dénoncer les attaques et les
propos discriminatoires (souvent anti-métropolitains) dont ils font
l’objet…Mais leur mobilisation a été perturbée par des
invectives.
Une révolte « anti-coloniale » ?
Hier, c’est une véritable démonstration de force qui a eu lieu
dans les rues de Fort-de-France. Ainsi, 1 300 soignants ont
manifesté leur opposition, un nombre tout à fait considérable pour
une population de 370 000 habitants.
« Les suspensions ont commencé » en ville
alertaient-ils notamment.
Cette manifestation a donné lieu à des
débordements.
Le préfet de Martinique, Stanislas Cazelles a par ailleurs
saisi la procureure de la République après des propos tenus lors de
la manifestation.
"Suite à des menaces et messages d’incitation à la haine
visant notamment des soignants, Stanislas Cazelles, préfet de la
Martinique a déposé plainte auprès de la procureure de la
République de Fort-de-France et transmis les faits signalés au
parquet au titre de l’article 40 du code de procédure pénale",
a ainsi indiqué la préfecture précisant qu’il s'agit des "propos
qui ont été proférés devant la grille de la préfecture à l'encontre
des soignants, du préfet, du directeur du CHU".
"On a une énorme scission entre d'un côté les antivax, qui
aujourd'hui ont vraiment libéré leur parole et peuvent avoir des
discours assez agressifs, et les provax, qui avaient aussi un
discours très agressif et qui sont maintenant un peu
terrorisés", explique Benjamin Garel, directeur général du CHU
de Martinique sur France info. Une scission qui trouverait ses
racines, selon certains sociologues, dans le passé de l’île.
Certains voyant dans l’obligation vaccinale une injonction du «
maître » ou du « colonisateur ».
Dernière tentative d’apaisement en date ? Serge Letchimy,
président du conseil exécutif de Martinique a lancé samedi un appel
à la médiation pour ramener la sérénité au CHU.
Ce à quoi, six syndicats ont répondu par leur intention de déposer
une plainte contre X pour des manquements dans la gestion de la
crise sanitaire…
Le laxisme des autorités envers les antivax est à son maximum dans les Dom Tom. Il est inadmissible qu'ils puissent contaminer les autres et donc leur nuire en toute impunité. Pire encore, ils ne payent pas leurs hospitalisations ni leurs transferts en métropole. Y en a marre de ces parasites ! Je propose l'indépendance sèche et obligatoire sauf pour les terres australes.
Dr Bernard Maroy
Zone de non droit
Le 27 octobre 2021
Les " tensions " entre soignants métropolitains et non métropolitains ne sont pas nouvelles à la Martinique sur fond de petite musique " anti-colonisante " entretenue par ceux qui, à nouveau, réclament le beurre et l'argent du beurre.
Qui doute que l'acutisation en cours, l'opportunisme attenant laissera des traces indélébiles ? Qui doute que renoncer à l'obligation vaccinale des soignants là bas sera récupérée en métropole ? Chacun devrait être amené à faire ses choix avec la satanée balance bénéfices risques : Rester ou partir ?