
Paris, le lundi 6 décembre 2021 – Les soignants sont descendus
dans la rue ce samedi pour dénoncer les fermetures de lits et la
détérioration de leur condition de travail.
Ils étaient plusieurs milliers ce samedi à battre le pavé près
du ministère de la Santé avenue de Ségur à Paris mais aussi un peu
partout en France. Des médecins, des infirmiers, des
aides-soignants mais aussi des maires et des « usagers »
venus alerter les autorités et l’opinion publique sur l’état de
l’hôpital public.
A Paris, ils étaient 6 000 selon les organisateurs, 2 000
selon la police, à avoir répondu à l’appel des différents syndicats
et collectifs.
« Les professionnels sont à bout »
Les manifestants demandent notamment l’arrêt de la fermeture
de lits dans les établissements publics de santé et l’engagement de
nouveaux personnels. Ils dénoncent la détérioration de leur
condition de travail depuis plusieurs années, situation qui s’est
selon eux fortement aggravée depuis le début de la crise sanitaire.
La manifestation intervient dans un contexte épidémique difficile,
alors que la 5ème vague de Covid-19 touche
l’hôpital, mettant de nouveau les services de réanimation en
tension. « Ce mouvement arrive au moment où les professionnels
sont à bout » résume le Dr Jérôme Marty, président de l’UFML,
syndicat de médecins libéraux.
Pour Olivier Véran, l’hôpital public n’est pas en crise
Les participants au cortège parisien espéraient être reçus par
le ministre de la Santé Olivier Véran. Mais c’est finalement un de
ses conseillers techniques qui s’est entretenu avec les
manifestants, « sans prendre le moindre engagement »
dénoncent les protestataires. S’il n’a pas réagi directement à la
manifestation de ce samedi, le ministre conteste depuis plusieurs
semaines dans les médias l’idée d’une désertion de l’hôpital
public.
Dans un entretien accordé au journal Ouest France le 16
novembre dernier, il expliquait notamment que seul 6 % des lits
d’hôpitaux étaient fermés par manque de personnel et non 20 % comme
on l’entend souvent. « Sur une enquête réalisée dans 15 CHU hors
de Paris, il y a plus de soignants en exercice qu’il y a un an
» expliquait-il. Réfutant le terme de crise, il reconnaissait une «
situation difficile, qui s’explique par des raisons
conjoncturelles et des raisons structurelles ». Il appelait
notamment les soignants à attendre de voir les effets des mesures
prises lors du Ségur, mesures qu’il a défendu lors d’un « tour
de France hospitalier » durant le mois de novembre.
Quentin Haroche