Le plan blanc bientôt déclenché dans toute la France

Paris, le jeudi 9 décembre 2021 – Au début de la semaine un peu moins d’une trentaine d’établissements hospitaliers en France fonctionnaient sous le régime du plan blanc, soit parce qu’ils ne l’avaient jamais levé depuis le début de la pandémie en mars 2020, soit parce qu’ils l’avaient récemment réactivé. Dès maintenant, plusieurs régions sont concernées, de l’Occitanie aux Pays de la Loire en passant par Provence-Alpes-Côte d’Azur. De même l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France a annoncé hier que le dispositif allait être déclenché dans tous les établissements franciliens, afin de permettre une augmentation des lits de soins critiques. C’est en partie les pénuries d’effectifs dans plusieurs structures mais plus encore la pression épidémique qui expliquent cette décision. « La tension hospitalière s'est accentuée depuis plusieurs jours avec actuellement 1188 patients Covid-19 en hospitalisation conventionnelle (530 fin octobre) et 505 en soins critiques (265 fin octobre). La majorité des patients sont non vaccinés », indique notamment l’ARS d’Ile de France. Si des déprogrammations pourraient avoir lieu dans le cadre de ce plan blanc et surtout la réorganisation des congés des soignants, l’institution insiste sur le fait que « l'activation du plan blanc ne doit pas conduire à renoncer aux soins » et invite « tous les Franciliens, notamment les personnes souffrant d'une maladie chronique nécessitant une prise en charge régulière, à consulter en cas de besoin ». Par ailleurs, la cellule régionale d’appui aux transferts intra-régionaux de malades en soins critiques va être également réactivée.

Des hospitalisations qui concernent plus fréquemment les non vaccinés

Cette situation devrait être généralisée très prochainement à l’ensemble du territoire. En effet, comme l’a remarqué le ministre de la Santé, invité ce matin des Quatre Vérités sur France 2, cette nouvelle vague épidémique se caractérise par son caractère uniforme (quand les flambées précédentes apparaissaient plus régionalisées). Ainsi, la plupart des hôpitaux du pays constatent une augmentation de l’activité. « Il y a désormais un malade qui rentre en réanimation toutes les six minutes dans notre pays. Si vous vous souvenez jeudi dernier, je parlais d'une entrée en réanimation toutes les dix minutes », signale Olivier Véran. Ce dernier a encore précisé que la majorité des patients admis en réanimation demeuraient des sujets n’ayant pas été vaccinés, tandis que les personnes vaccinées hospitalisées sont pour la plupart atteintes de maladies chroniques et/ou de comorbidités. Le ministre de la Santé est par ailleurs revenu sur les chiffres records d’infections détectées ces derniers jours : 72 000 lundi et 61 000 hier, ce qui augure des semaines à venir encore difficiles pour les établissements hospitaliers.

Imperturbable virus

Ces données contrastent cependant avec les observations énoncées parallèlement par le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal qui remarquait mardi un « début de ralentissement de la progression de l’épidémie ». De fait, le taux de croissance des contaminations détectées qui était il y a dix jours de 64 % et n’était plus mardi que de 34 %. Cependant, comme l’illustrent les chiffres jamais atteints de ces derniers jours, le niveau des nouvelles contaminations reste élevé et le pic n’aurait pas encore été atteint. En tout état de cause, comme depuis le début de l’épidémie, on ne peut qu’une nouvelle fois observer que la circulation du virus répond à un schéma cyclique face auquel les différentes dispositions prises ne semblent avoir qu’un impact modéré quant à sa courbe générale, même si elles peuvent en moduler l’intensité.

Faire confiance aux Français (pour une fois ?)

Qu’il soit conscient de cette inéluctabilité ou qu’il se refuse (en cette période préélectorale ?) à accroître encore les pressions subies par la population (comptant sur notre couverture vaccinale élevée), le gouvernement n’a pas choisi à la différence de certains pays d’Europe d’imposer de mesures drastiques face à cette nouvelle vague. A l’exception de la fermeture des discothèques pour quatre semaines, du retour du masque dans les cours de récréation (sans doute plus symbolique que significatif en terme d’impact) et d’incitations à la prudence en privé et au travail, aucune nouvelle disposition n’a été prise. Jean-Michel Blanquer a d’ailleurs une nouvelle fois rappelé ce matin qu’il n’y aurait « très probablement pas » d’allongement des vacances de Noël. « Nous n'avons pas besoin d'imposer des restrictions, les Français savent comment se prémunir du virus. C'est l'apéritif entre amis qu'on va annuler, tous ces moments de relâchement ou on enlève le masque trop facilement » a lui aussi répété ce matin dans les Quatre Vérités sur France 2, Olivier Véran.

Champions de la troisième dose

Tous les efforts se concentrent donc sur la campagne de rappel vaccinal (en prévision de nouveaux rebonds). A ce propos, assurant qu’il n’existait en France aucun problème de stocks, le ministre s’est félicité : « Nous sommes un des pays du monde qui vaccine le plus de rappels au quotidien » a-t-il assuré. Pour accélérer encore la campagne, un décret imminent devrait être pris pour autoriser les pharmaciens à ouvrir le dimanche pour pouvoir vacciner davantage.

Aurélie Haroche

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