
Des hospitalisations qui concernent plus fréquemment les non vaccinés
Cette situation devrait être généralisée très prochainement à l’ensemble du territoire. En effet, comme l’a remarqué le ministre de la Santé, invité ce matin des Quatre Vérités sur France 2, cette nouvelle vague épidémique se caractérise par son caractère uniforme (quand les flambées précédentes apparaissaient plus régionalisées). Ainsi, la plupart des hôpitaux du pays constatent une augmentation de l’activité. « Il y a désormais un malade qui rentre en réanimation toutes les six minutes dans notre pays. Si vous vous souvenez jeudi dernier, je parlais d'une entrée en réanimation toutes les dix minutes », signale Olivier Véran. Ce dernier a encore précisé que la majorité des patients admis en réanimation demeuraient des sujets n’ayant pas été vaccinés, tandis que les personnes vaccinées hospitalisées sont pour la plupart atteintes de maladies chroniques et/ou de comorbidités. Le ministre de la Santé est par ailleurs revenu sur les chiffres records d’infections détectées ces derniers jours : 72 000 lundi et 61 000 hier, ce qui augure des semaines à venir encore difficiles pour les établissements hospitaliers.Imperturbable virus
Ces données contrastent cependant avec les observations énoncées
parallèlement par le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal qui
remarquait mardi un « début de ralentissement de la progression
de l’épidémie ». De fait, le taux de croissance des
contaminations détectées qui était il y a dix jours de 64 % et
n’était plus mardi que de 34 %. Cependant, comme l’illustrent les
chiffres jamais atteints de ces derniers jours, le niveau des
nouvelles contaminations reste élevé et le pic n’aurait pas encore
été atteint. En tout état de cause, comme depuis le début de
l’épidémie, on ne peut qu’une nouvelle fois observer que la
circulation du virus répond à un schéma cyclique face auquel les
différentes dispositions prises ne semblent avoir qu’un impact
modéré quant à sa courbe générale, même si elles peuvent en moduler
l’intensité.
Faire confiance aux Français (pour une fois ?)
Qu’il soit conscient de cette inéluctabilité ou qu’il se refuse
(en cette période préélectorale ?) à accroître encore les pressions
subies par la population (comptant sur notre couverture vaccinale
élevée), le gouvernement n’a pas choisi à la différence de certains
pays d’Europe d’imposer de mesures drastiques face à cette nouvelle
vague. A l’exception de la fermeture des discothèques pour quatre
semaines, du retour du masque dans les cours de récréation (sans
doute plus symbolique que significatif en terme d’impact) et
d’incitations à la prudence en privé et au travail, aucune nouvelle
disposition n’a été prise. Jean-Michel Blanquer a d’ailleurs une
nouvelle fois rappelé ce matin qu’il n’y aurait « très
probablement pas » d’allongement des vacances de Noël. «
Nous n'avons pas besoin d'imposer des restrictions, les Français
savent comment se prémunir du virus. C'est l'apéritif entre amis
qu'on va annuler, tous ces moments de relâchement ou on enlève le
masque trop facilement » a lui aussi répété ce matin dans les
Quatre Vérités sur France 2, Olivier Véran.
Champions de la troisième dose
Tous les efforts se concentrent donc sur la campagne de rappel vaccinal (en prévision de nouveaux rebonds). A ce propos, assurant qu’il n’existait en France aucun problème de stocks, le ministre s’est félicité : « Nous sommes un des pays du monde qui vaccine le plus de rappels au quotidien » a-t-il assuré. Pour accélérer encore la campagne, un décret imminent devrait être pris pour autoriser les pharmaciens à ouvrir le dimanche pour pouvoir vacciner davantage.Aurélie Haroche