
Une nouvelle étude apporte ces précisions, livrant une estimation du risque de mortalité chez les personnes de plus de 65 ans, au cours de la 1ère vague (du 1er février 2020 à 31 août 2020) et de la 2ème vague (1er septembre 2020 à mars 2021). La cohorte comprend plus de 4,3 millions d’individus, dont 2,2 % résidaient en institution.
Le pic de mortalité du début de la pandémie n’était pas forcément inévitable…
Si les données confirment que la mortalité relative des résidents comparée à celle des personnes vivant en ville a augmenté pendant la première vague, elles montrent aussi que ce ne fut pas le cas pendant la seconde vague. Avant la pandémie, les plus de 65 ans vivant en Ehpad avait une mortalité environ 10 fois plus élevée que ceux vivant en ville. Elle devient 18 fois supérieure au cours de la première vague dès le mois d’avril 2020, puis revient à la position pré-pandémique au cours de la deuxième vague. Notons qu’au début de la pandémie, l’excès de mortalité chez les résidents n’est pas seulement directement lié à la covid-19, puisque l’on observe aussi une augmentation de la mortalité due à d’autres pathologies.Pour les auteurs, ces données suggèrent que le pic de mortalité observé au début de la pandémie n’était peut-être pas inévitable. Les mesures de prévention (tests, mesures d’hygiène, isolement) ont selon eux été mises en place tardivement. En revanche, l’absence de différence de mortalité au cours de la 2ème vague entre résidents et non-résidents est sans doute liée aux mesures préventives, mais les auteurs n’excluent pas l’effet d’une immunité acquise au fil du temps, ou des changements dans les caractéristiques démographiques des résidents.
Dr Roseline Péluchon