
Paris, le mercredi 19 janvier 2022 – La dernière étude de
l’OFDT (Observatoire français des drogues et des toxicomanies)
confirme la baisse de la consommation d’alcool, de tabac et de
cannabis chez les jeunes français.
La jeunesse n’est plus ce qu’elle était et il y a plutôt de
quoi se réjouir. Ces dernières années, plusieurs enquêtes ont
montré que les adolescents consommaient moins de substance
psychoactives (alcool, tabac et cannabis notamment) que leurs ainés
au même âge.
Une tendance confirmée par la dernière étude EnCLASS de
l’OFDT, publié la semaine dernière et réalisé auprès de 2 000
élèves de 3ème (majoritairement âgés de 14
et 15 ans) au cours du 1er trimestre 2021
(cette enquête a été décalée d’un an à cause de l’épidémie de
Covid-19).
Le cannabis amuse moins les jeunes
Le tabagisme connait également une baisse importante chez les
adolescents. Alors que 51,8 % des adolescents de 14 ans déclaraient
avoir déjà fumé en 2010 (et 37,5 % en 2018), ils ne sont que 29,1 %
à avoir déjà fumé une cigarette en 2021. La part des fumeurs
quotidiens parmi les élèves de 3ème s’est
effondrée : 15,6 % en 2010, ils ne sont plus que 3,7 % aujourd’hui.
La consommation de chicha est également en légère baisse : 5,5 % en
fument une fois par mois, contre 8,3 % en 2018. On observe ici une
différence entre les sexes: 31,2 % des garçons de 14 ans ont déjà
fumé, contre seulement 27,1 % des filles.
Le confinement a-t-il diminué l’alcoolisme et le tabagisme chez les jeunes ?
Si l’ensemble de ces chiffres sont encourageants, deux
éléments inquiètent les auteurs de l’étude et incitent à la
vigilance selon eux.
Tout d’abord, la perte de popularité du tabac n’affecte pas la
cigarette électronique, qui connait au contraire un certain
engouement. Pour la première fois, on compte plus d’adolescents qui
ont expérimenté la e-cigarette (34,2 %) que la cigarette
traditionnelle (29,1 %). La part des adolescents qui vapotent mais
ne fument pas est également au hausse (8 % contre 5,1 % en
2018).
Ensuite, les auteurs de l’OFDT s’inquiètent de la grande
facilité avec laquelle les adolescents semblent obtenir de l’alcool
et du tabac, alors même que la vente de ces produits est interdite
aux mineurs. Ainsi, 49,2 % des adolescents fumeurs déclarent avoir
déjà acheté un paquet de cigarettes dans un bureau de tabac et une
enquête du Comité National contre le tabagisme de 2017 indiquait
que 10 % des buralistes acceptaient de vendre du tabac à des
enfants de 12 ans. Quant à l’alcool, cette facilité d’accès
s’expliquerait en partie par une tolérance culturelle des Français
: un tiers des adolescents buveurs indiquent ainsi avoir déjà bu
avec leurs parents.
Grégoire Griffard