
Paris, le mardi 1er février 2022 – Ebranlé par les révélations du livre Les Fossoyeurs, le secteur privé des maisons de retraite met des propositions sur la table pour améliorer le contrôle et la surveillance des Ehpad.
Depuis une semaine, c’est tout un secteur qui vacille. La publication mercredi dernier de Les Fossoyeurs, un livre enquête du journaliste Victor Castanet sur la situation des Ehpad privés du groupe Orpea et les maltraitances qu’y subiraient les résidents, a plongé le monde des maisons de retraite à but lucratif dans la tourmente. Si l’ouvrage vise essentiellement le groupe Orpea, leader mondial des Ehpad, tous les acteurs du secteur sont désormais sous le feu des critiques. Plusieurs sociétés ont fortement chuté en bourse, le PDG d’Orpea Yves Le Masne a été limogé ce lundi et le sujet s’est même invité dans la campagne présidentielle, plusieurs candidats formulant des propositions pour améliorer la prise en charge des personnes âgées dépendantes. Dernière information en date, le gouvernement a lancé deux enquêtes administratives contre la société Orpea ce mardi matin.Accentuer les contrôles inopinés
Pour tenter d’éteindre l’incendie, le Synerpa, premier
syndicat national de maisons de retraite, organisait ce lundi une
conférence de presse pour tenter de « restaurer la confiance
» selon les termes de Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du
syndicat. Après avoir dit « comprendre l’émotion des
Français » après la révélation des dysfonctionnements par
Victor Castanet, la déléguée générale a présenté les propositions
du Synerpa pour améliorer « la transparence et l’éthique »
au sein des Ehpad à but lucratif.
Le mal est fait
Le Synerpa demande également que les Ehpad soient soumis à une
certification établie par la HAS, comme c’est déjà le cas pour les
cliniques, projet qui est au point mort depuis 5 ans. A l’heure
actuelle, « ce sont les établissements eux-mêmes qui rémunèrent
un cabinet d’audit pour les évaluer et les résultats sont transmis
à l’ARS et aux départements » explique Florence Arnaiz-Maumé.
Le Synerpa souhaite également mettre en place une commission pour
établir une charte éthique de la profession. Seuls les Ehpad qui
signeront et respecteront la charte pourront être membres du
syndicat.
Enfin, le Synerpa propose de rendre l’organisation des Ehpad
plus transparente. Il envisage donc de transformer les conseils de
vie sociale, des instances consultatives au sein des Ehpad qui
regroupent le personnel et les familles des résidents, en conseil
des parties prenantes, auxquels pourront participer les élus
locaux.
Nicolas Barbet