Hôpital : deux ans, une pandémie et un Ségur plus tard, l’amertume reste la même

Paris, le vendredi 4 février 2022 - Il y a deux ans, en janvier 2020, une scène inédite se déroulait dans un amphithéâtre de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.

Une vingtaine de chefs de service, tous PU-PH, expliquaient pourquoi ils quittaient leurs fonctions administratives. Ils étaient la partie visible d’une lame de fond qui aboutit à la démission de pas moins de 1 200 chefs de services à travers toute la France pour protester contre la dégradation de l’hôpital public.

Sondés par le CIH (Collectif inter-hôpitaux) né de la « fronde » de 2019-2020 et de ce mouvement des chefs de service, 487 de ces démissionnaires estiment que la situation à stagné voir empiré pour 2/3 d’entre eux.

Quotas de personnel

Dans ce contexte, le CIH émet des propositions à l’intention des candidats à la présidence de la république pour une refonte de l’hôpital public.

En premier lieu le collectif demande la mise en place de quotas de personnels nécessaires dans chaque unité de soin « pour assurer la sécurité et la qualité, en accord avec les responsables médicaux et paramédicaux des services ». Pour respecter ces quotas, « les absences doivent être systématiquement remplacées. Il faut donc recruter 120% des effectifs cibles » souligne le collectif.

Ce recrutement massif serait appuyé par une nouvelle hausse des rémunérations et « un plan de formation et d’attractivité » qui doit permettre de recruter « 100 000 infirmiers ».

Ce plan comporterait l’augmentation du nombre d’instituts de formation en soins infirmiers, du nombre de formateurs et du nombre de places dans ces instituts, une plus grande progression dans la rémunération tout au long de la carrière et l’extension du statut d’infirmières de pratique avancée (IPA) dans toutes les disciplines.

Autre proposition marquante du CIH : que tous les acteurs de l'hôpital (soignants et usagers) soient associés aux décisions.

Enfin, une dernière idée du CIH fera sans doute tiquer certains libéraux : il demande que « la participation à la permanence des soins doit redevenir une obligation pour les médecins traitants »...

Gabriel Poteau

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