
Paris, le lundi 14 février 2022 - Il suffit de se livrer à une
petite expérience sur Doctolib ou Maia pour se rendre compte du
phénomène. A Paris, il devient de plus en plus difficile de trouver
un rendez-vous rapide chez un médecin généraliste. Au point même
que plusieurs quartiers du nord de la capitale sont désormais
considérés comme des zones déficitaires par l’Agence régionale de
santé (ARS).
La situation est contre-intuitive. Densément peuplée et
département réputé comme étant l’un des plus attractifs de France,
la Ville lumière suit la même tendance que l’ensemble de la région
francilienne qui est devenu le premier désert médical de
France.
Deux arrondissements en « zone d’intervention prioritaire »
Pour l’ARS, la qualification de « zone d’intervention
prioritaire » (ZIP) est la traduction juridique du « désert
médical » autorisant l’allocation d’aides spécifiques à
l’installation et au maintien de praticiens.
Les baby-boomers bientôt à la retraite ?
Selon l’URPS, le phénomène risque encore de s’aggraver dans
les années à venir. En effet, la moyenne d’âge de la profession est
de 57 ans. 52 % des généralistes en exercice ont plus de 60 ans. Et
même 33 % ont plus de 65 ans. De nombreux praticiens n’hésitent
plus à retarder le départ à la retraite, souvent faute de pouvoir
trouver un remplaçant.
Des obstacles financiers
Travailler à Paris est-il rentable ? Pour Jean-Jacques Avrane,
difficile de rester compétitif face à la province, alors même que
le tarif de secteur 1 est le même sur l’ensemble du territoire. «
Le tarif conventionné secteur 1, c’est 25 euros. Le tarif le
moins cher d’Europe. Et ce tarif est le même à Troyes, à Limoges et
à Paris. Sauf que les coûts ne sont pas les mêmes » déclare le
président de l’Ordre parisien des médecins.
C.H.