
Paris, le jeudi 24 février 2022 – Selon une enquête de la
Drees, le taux de vaccination augmente avec le niveau de vie et de
diplôme.
Environ 6 % des adultes français n’ont toujours pas reçu une
seule dose de vaccin contre la Covid-19.
On s’interroge régulièrement sur le profil de ces
irréductibles non-vaccinés.
Beaucoup ont avancé que ceux qui refusent le vaccin sont
souvent des personnes défavorisées en marge de la société. Une
étude de la Drees (Direction de la recherche, des études, de
l’évaluation et des statistiques), troisième volet de l’enquête
EpiCov, confirme cette hypothèse, démontrant que les moins vaccinés
sont aussi les plus pauvres et les moins diplômés.
Les immigrés non-européens et leurs descendants moins vaccinés
L’enquête relève que le taux de vaccination augmente avec le
niveau de diplôme. Seulement 66 % des personnes n’ayant que le
baccalauréat sont vaccinés, contre 79 % des répondants titulaires
d’un bac +5.
La vaccination varie également selon la catégorie
socio-professionnelle à laquelle on appartient : 83 % des cadres
s’étaient fait vaccinés à la date de l’enquête, contre 71 % des
employés et 65 % des ouvriers.
Mais le critère le plus discriminant semble celui du niveau de
vie. Parmi les 10 % les plus pauvres de la population, on ne compte
que 55 % de vaccinés. Ils sont au contraire 88 % chez les 10 % les
plus fortunés.
Autre critère sociologique déterminant, l’origine ethnique. Si
les immigrés européens (76 %) et leurs descendants (76 %) sont
autant vaccinés que les « Français de souche » (75 %), c’est
loin d’être cas pour les autres catégories de la population :
seulement 59 % des immigrés non-européens et 53 % de leurs
descendants se sont fait administrer un vaccin contre la
Covid.
Les antillais présentent également un taux de vaccination bien
inférieur à la moyenne (56 %).
La fracture sociale devient vaccinale
Un des éléments qui pourraient expliquer la réticence à se
faire vacciner des plus pauvres pourrait être la difficulté à
trouver un rendez-vous de vaccination, notamment car ils sont moins
à l’aise avec les outils numériques. Ainsi, 57 % des non-diplômés
vaccinés ont eu besoin d’un tiers pour trouver un créneau de
vaccination, contre 29 % des vaccinés titulaires d’un bac +5.
Mais la Drees précise que ces données « ne permettent pas
de déterminer si les personnes non-vaccinés ont rencontré des
difficultés particulières dans l’accès à la vaccination
».
D’autres facteurs sans rapport avec le niveau socio-économique
jouent également sur l’adhésion à la vaccination, comme l’âge (55 %
des 18-24 ans étaient vaccinés au moment de l’enquête, contre 93 %
des 75-84 ans) mais la Drees précise que la corrélation entre le
niveau socio-économique des individus et la non-vaccination
transcende les disparités d’âge.
Quentin Haroche