Ukraine : vives inquiétudes après des combats à la centrale nucléaire de Zaporijia

Enerhodar, le vendredi 4 mars 2022 - La centrale nucléaire de Zaporijia, à Enerhodar, dans le sud-est de l’Ukraine, a été la cible de bombardements Russes cette nuit. 

« A la suite d’un bombardement des forces russes sur la centrale nucléaire de Zaporijia, un incendie s’est déclaré », a ainsi fait savoir le porte-parole de la centrale, Andreï Touz, dans une vidéo publiée sur Telegram. « La sécurité nucléaire est maintenant garantie. Selon les responsables de la centrale, un bâtiment pour les formations et un laboratoire ont été touchés par un incendie », a déclaré, quand à lui, sur Facebook, Oleksandre Staroukh, chef de l’administration militaire de la région de Zaporijia. Un temps empêchés d’intervenir, les pompiers ont finalement pu accéder au site.

« Les unités sont intervenues pour éteindre l’incendie du bâtiment pour les formations », a rapporté le service ukrainien d’urgence dans un communiqué, précisant qu’aucune victime n’était à déplorer et que quarante-quatre pompiers et onze véhicules étaient engagés dans l’opération.

Niveau de radioactivité inchangé

« Le territoire de la centrale nucléaire de Zaporijia est occupé par les forces armées de la Fédération de Russie », a de son côté annoncé l’organisme de l’État ukrainien chargé de l’inspection des sites nucléaires.

Les niveaux de radioactivité restent toutefois inchangés sur le site de la centrale, a précisé l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), selon laquelle aucun équipement « essentiel » n’a été touché. L’AIEA « appelle à cesser l’usage de la force et avertit d’un grave danger si les réacteurs sont touchés ».

Cette nuit, le Président Zelensky s’est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Joe Biden, au sujet de l’attaque de la centrale, à la suite de quoi, le président américain a « exhorté la Russie à cesser ses activités militaires dans la zone ».

Boris Johnson a, lui, demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU « dans les prochaines heures ».

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a condamné ce matin les bombardements « irresponsables » des forces russes. « L'attaque contre une centrale nucléaire démontre le caractère irresponsable de cette guerre et la nécessité d'y mettre fin », a-t-il déclaré en substance.   
 
Déjà, Le 24 février, des combats avaient eu lieu près de l’ancienne centrale de Tchernobyl, à une centaine de kilomètres au nord de Kiev, le lendemain une hausse de l'activité radioactive avait été enregistrée de l’ordre de 60 à 70 microsieverts, a priori sans danger.

Zelensky brandit un risque d’apocalypse

Après l’attaque de cette nuit à Enerhodar, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky accuse Moscou d’avoir recours à la « terreur nucléaire » et de vouloir « répéter » la catastrophe de Tchernobyl. « Nous alertons tout le monde sur le fait qu’aucun autre pays hormis la Russie n’a jamais tiré sur des centrales nucléaires. C’est la première fois dans notre histoire, la première fois dans l’histoire de l’humanité. Cet État terroriste a maintenant recours à la terreur nucléaire », a-t-il affirmé dans une vidéo publiée par la présidence ukrainienne.

« L’Ukraine compte quinze réacteurs nucléaires. S’il y a une explosion, c’est la fin de tout. La fin de l’Europe. C’est l’évacuation de l’Europe, a poursuivi le dirigeant ukrainien. Seule une action européenne immédiate peut stopper les troupes russes. Il faut empêcher que l’Europe ne meure d’un désastre nucléaire. »

Espérons que ces propos relèvent d’une exagération bien compréhensible…

Emmanuel Haussy

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