Un engagement signé

Paris, le samedi 5 mars 2022 – Ce n’est probablement pas son principal sujet de préoccupation en se rasant. D’ailleurs, il arbore le plus souvent une courte barbe. De nombreux autres sujets occupent en effet très probablement ses pensées : de ses patients de l’hôpital Hénin-Beaumont où il est anesthésiste-réanimateur à son rôle de référent infectieux, coordonnateur de la gestion des risques ou encore responsable de la sécurité médicamenteuse en passant par ses trois enfants ou son amour du sport. A cette liste déjà longue s’est ajoutée depuis juillet 2020 la fondation du Collectif Santé en danger.

Président sur Facebook

La nécessité d’un tel groupe s’est imposée à lui en réponse au Ségur de la Santé organisé par le gouvernement après la première vague de Covid. Pour lui, les mesures décidées par les pouvoirs publics ont été totalement insuffisantes et constituent même une « insulte à la santé en France ». Aussi, pour faire entendre la voix de tous les oubliés du Ségur, il crée son collectif. Ce dernier rencontre un large succès, notamment sur Facebook, où plus de 216 000 personnes suivent les propositions et discussions d’Arnaud Chiche et de son équipe.

En marche pour les soins !

L’objectif du docteur Arnaud Chiche est ambitieux : il s’agit, ni plus ni moins, de « sauver le monde de la santé ». Pour ce faire, il a lancé le 14 février sur internet une consultation intitulée « le Vrai Ségur de la Santé ». Il s’agit notamment de recueillir les propositions des professionnels pour restructurer notre système de santé et assurer un accès égalitaire à la même qualité des soins : une sorte d’ « En marche » de la médecine ! Une restitution des préconisations recueillies doit avoir lieu les 26 et 27 mars prochain, en présence, le collectif l’espère, des candidats à l’élection présidentielle. Et pour renforcer encore le poids de sa démarche en cette période électorale, Arnaud Chiche avait décidé de se lancer dans la course aux parrainages, tout en étant conscient du caractère utopique de l’entreprise. Symbolique, cette candidature est destinée à rappeler que les questions de santé sont un enjeu majeur, même si elles semblent aujourd’hui loin d’être la préoccupation centrale des candidats à l’Elysée. "Ma candidature part d'un constat simple. La santé n'est pas assez présente depuis le début de la campagne présidentielle ! Depuis deux ans, nous sommes en plein dans une crise sanitaire qui a mis le système de soins sur les rotules, je le vois au quotidien. Pourtant aucun candidat n'évoque sérieusement la question », remarquait ainsi récemment Arnaud Chiche sur BFM.tv.

Des signatures de conviction

A la veille de la clôture de la période de recueil des parrainages, Arnaud Chiche pouvait se féliciter d’avoir su séduire 16 maires (sur 500 nécessaires !). Parmi eux plusieurs élus du Nord où vit Arnaud Chiche et dont il est originaire (même s’il est né à Montréal où son père à l’époque était médecin). Le maire de Neuvilly, Ludovic Havart, infirmier anesthésiste et membre du collectif a ainsi été le premier à soutenir le praticien. A Méru, Nathalie Ravier, qui n’avait pas souhaité donné sa signature à un candidat en 2017 explique dans la presse locale son choix de soutenir Arnaud Chiche : « En donnant ce parrainage, j’emmène la population derrière moi pour soutenir les soignants, des personnes qui sont en capacité de faire des propositions sur la santé ».De la même manière, Michel Gendry, édile de Parcé-sur-Sarthe s’était abstenu de soutenir un candidat il y a cinq ans. Mais aujourd’hui il observe : « Ce qui m’a convaincu de donner mon parrainage, c’est que ce soit un candidat apolitique qui porte un sujet de fond, celui de la santé, et qui touche chacun de nous en tant que patient ou praticien ».

Toujours dans la course !

Ces 16 parrainages sont évidemment insuffisants pour qu’Arnaud Chiche puisse réellement entrer dans la campagne mais elles lui confirment combien la question de l’accès aux soins est une préoccupation centrale pour de nombreux élus et encouragent encore sa détermination à poursuivre son action par la voie du Collectif, en espérant que ceux qui ont obtenu leur 500 signatures répondront à son invitation de la fin du mois de mars pour évoquer le « Vrai Ségur de la santé ».

A.H.

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