La CARMF, traitée de « dinosaure », la Caisse riposte !

Paris, le vendredi 15 avril 2022 - C’est un réquisitoire qui a mis le feu aux poudres. Le 7 avril, le Dr Richard Talbot, militant de la Fédération des médecins de France, publiait sur le site internet du syndicat un article au vitriol sur la Caisse autonome de retraite des médecins de France (Carmf) axé sur la question de la gestion des indemnités journalières à partir du 90ème jour d’arrêt de travail.

Depuis plusieurs jours, le généraliste, expert des questions sociales, critique ouvertement la Carmf sur sa gestion des indemnités journalières (IJ), à partir du 90e jour d’arrêt de travail. Sans détour, le praticien attaque l’institution accuse la Caisse de « maltraiter » ses affiliés.

Les 12 travaux d’Astérix

En comparaison avec la CNAM dont le système d’indemnités journalières est jugé « simple et performant », la Carmf « verse dans des pratiques qui tiennent de la complexité administrative du niveau des 12 travaux d'Astérix » et « pose des questions qui feraient passer l’inquisition espagnole pour de doux rêveurs ».Pour Richard Talbot, c’est l’ensemble du processus pour aboutir au remboursement qui est considéré comme une aberration bureaucratique. « Il faut pour être indemnisé faire parvenir à la CARMF un volumineux dossier, par voie postale (visiblement la CARMF est restée au XXème siècle et n’a pas franchi l’étape du numérique), qui doit impérativement parvenir avant la fin du 2ème mois d’inactivité, sous peine de non indemnisation d’une période de durée équivalente au "retard" de déclaration.

Donc non seulement la CARMF est un dinosaure du siècle dernier, mais encore elle est particulièrement lente pour étudier les dossiers, et en plus punit ses affiliés "négligents". On pourrait encore admettre un différé d’indemnisation le temps que le dossier soit instruit, mais non, c’est carrément un défaut d’indemnisation que vous encourez ».

S’en suivrait un parcours du combattant entre délivrance d’indications sur la nature de l’arrêt, les résultats des examens pratiqués, la durée probable de l’incapacité d’exercice, la transmission du livret de famille, des informations sur l’état actuel du cabinet et surtout la transmission « d’un certificat médical détaillé ».

Pour l’auteur de la tribune « Autant dire directement : on vous soupçonne de truander et que le médecin qui a signé l’arrêt de travail est votre complice ».

Autre torpille, le rapport entre les cotisations versées et les indemnités perçues, dont le rapport serait jugé de 1 euro perçu pour trois versé.

Droit de réponse de la CARMF

A cette tribune au vitriol, le président de la Carmf, le Dr Tierry Lardenois, a fait usage de son droit de réponse en demandant la publication d’un billet sur le site de la FMF. Le Dr Lardenois n’a pas hésité à critiquer le procédé jugé peu confraternel du Dr Talbot.

Sur la forme, la Carmf se défend d’avoir recours uniquement à un traitement des dossiers par voie postale. Les déclarations étaient également possible par mail. « Le Dr Talbot se serait renseigné, il aurait constaté que le dinosaure s’est fait installer la fibre » déclare, cinglant, le patron de la Carmf. 

Le Dr Lardenois rappelle que la caisse a pris en charge au premier jour, « sans un centime de cotisations, plusieurs milliers de confrères touchés » par la Covid-19 et a assuré un soutien des cabinets en difficulté. « Je ne pense donc pas que la Carmf maltraite ses affiliés et je laisse à chacun de juger si en l’occurrence certains affiliés ne maltraiteraient pas la Carmf », conclut-il.

Enfin, s’agissant du rapport entre les prestations et les indemnités, la Carmf conteste les chiffres rapportés, en estimant au contraire qu’elle ne serait pas trois fois plus chère, mais bien trois fois moins chère que l’assurance maladie.

A vos plumes pour intervenir (confraternellement) dans ce débat récurrent.

C.H.

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Vos réactions (1)

  • Faites des propositions !

    Le 17 avril 2022

    La critique n'est valable que si l'on fournit les preuves de ses affirmations, ce qui n'est pas le cas dans cet article...ensuite les dirigeants de la CARMF sont nos élus, s'ils étaient mauvais il y a belle lurette qu'ils auraient été virés...enfin s'il y a des choses à changer, faites des propositions et si elles s'avèrent applicables et efficaces, elles seront adoptées...
    Prônée l’efficacité de la sécurité sociale, avec son déficit régulier, me paraît curieux....

    Dr Jean-Claude Schumacher

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